Villefranche-de-Rouergue. Villefranche : quarantaine pour deux couples de retour de croisière
Ces quatre Villefranchois voulaient se dépayser aux Caraïbes. Mais deux cas de coronavirus sur leur navire a entraîné une semaine de galère. Ils sont placés à l’isolement chez eux.
Cette croisière va nous marquer". Elle va hanter les souvenirs de deux couples de retraités villefranchois, partis se dépayser. "Nous avons toujours été enchantés par les croisières que nous avons faites mais de celle-là, nous garderons un très mauvais souvenir…"
Ces quatre Villefranchois avaient mis le cap sur les Caraïbes. Ils avaient pris l’avion le vendredi 6 mars à Orly, direction Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Là, embarquement sur un paquebot géant, avec 2 700 personnes à bord. Et vogue la croisière. Mais ce sera vogue la galère.
"Le samedi nous sommes descendus jusqu’à Trinidad et Tobago, mais les autorités locales n’ont pas voulu que le bateau accoste, pour suspicion de coronavirus. Nous avons fait demi-tour vers Saint-Martin. Nouveau refus. Nous sommes alors partis vers la Martinique. Encore un refus d’accoster", raconte l’un des membres du groupe. Ce blocage en mer avait été décidé pour attendre les résultats des tests pratiqués sur deux personnes suspectées d’être atteints par le Covid-19 (deux cas confirmés depuis, une passagère d’origine finlandaise et un membre d’équipage indonésien).
Notre interlocuteur poursuit son récit. "Le gros problème est que la compagnie de croisières, Costa, a été complètement dépassée par l’évènement. Nous avions des informations contradictoires, diffusées de manière archaïque. Cela a contribué à faire souffler un vent de panique. Sur le bateau, on était complètement à la rue. La tension était extrême. Des gens en sont presque venus aux mains. C’était affreux."
Les voyageurs étaient confrontés à l’incertitude la plus totale. Allaient-ils rester en quarantaine sur le paquebot ?
Finalement, la croisière a pu accoster samedi (14 mars), à Pointe-à-Pitre. "Nous avons passé la journée là, puis le soir, nous avons été conduits par convoi sanitaire, jusqu’au tarmac de l’aéroport, pour prendre l’avion pour Paris", indique l’un des Villefranchois. La fin du cauchemar ? "Pas tout à fait. À l’arrivée à Roissy Charles-de-Gaulle, nous avons été surpris de ne pas subir de contrôles. L’on nous a dit : Rentrez chez vous et ne sortez plus. Vous êtes placés en quarantaine."
Depuis dimanche, les deux couples ne peuvent plus sortir de chez eux. Même pour faire des achats de produits de première nécessité (ce qui est autorisé de façon dérogatoire après l’entrée en vigueur, hier à midi, du décret portant réglementation des déplacements). " Avec le stress et la tension que nous avons vécus sur le bateau, et en ajoutant les cinq heures de décalage horaire, nous nous retrouvons dans un grand état de fatigue ", soulignaient-ils mardi.
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