Confinement : récit d'une Aveyronnaise bloquée au Pérou

  • En attendant son rapatriement, Lola est retournée à Chucuito, auprès des chevaux.
    En attendant son rapatriement, Lola est retournée à Chucuito, auprès des chevaux. Lola Dubois
Publié le
Margot Pougenq

Partie au Pérou, au début du mois de janvier, pour faire du volontariat, Lola Dubois, Sébazacoise, n’a pas pu rentrer en France.Confinée dans la province de Puno, elle attend, encore et encore.

Lola Dubois a quitté la France le 8 janvier dernier pour rejoindre Chucuito, une petite ville au sud du Pérou, proche de la frontière bolivienne. Passionnée d’équitation depuis toujours, elle a rejoint un sanctuaire pour chevaux perché à 3 850 m d’altitude, pour y faire du volontariat. Seulement voilà: elle devait rentrer le 28 mars, et la pandémie de coronavirus en a décidé autrement.

Vols annulés, frontières fermées

Depuis le week-end du 14 mars, les frontières ont été progressivement fermées, au Pérou, comme en France. Les vols ont été annulés. Ses chances de rentrer au pays sont devenues incertaines. « Je n’ai pris conscience de l’ampleur de l’épidémie seulement depuis une dizaine de jours » explique-t-elle.

Perchée sur les hauteurs péruviennes, difficile pour la Sébazacoise d’avoir un œil constant sur les nouvelles. D’autant plus qu’elle a égaré son téléphone il y a plusieurs semaines.

Sa compagnie aérienne ne répond pas et l’ambassade française se dit sans solution pour le moment. Tous sont dépassés. « Tout a évolué très vite. Toutes les décisions ont été prises en 4-5 jours » se rappelle Lola.

Et au-delà de l’incertitude sur la date de son retour, l’inquiétude grimpe. « Je n’avais pas du tout prévu ça, financièrement, et dans ce contexte, j’aimerais pouvoir être proche de ma famille et de mes amis, qui sont à 16 000 km de moi » ajoute-t-elle.

Confinement général

Les premières mesures de confinement au Pérou ont été prises le jeudi 12 mars, et comme en France, de nouvelles sont arrivées progressivement. « À partir de lundi minuit on ne pouvait plus se déplacer entre les provinces. J’ai dû réagir rapidement» relate la jeune volontaire.

Lundi soir, elle décide de prendre un bus reliant la ville d’Arequipa à celle de Puno. « J’ai rencontré des Péruviens avec un cœur énorme. Ils m’ont invitée à revenir à Chucuito, pour être en sécurité et plus libre à la campagne. » Le voyage qui devait durer cinq heures, en a finalement duré huit avec les nombreux contrôles aux frontières.

Arrivée à Puno vers 5h, mardi matin, elle a rejoint une de ses amies dont la mère travaille de nuit dans une maternité. « En tant qu’infirmière, elle a le droit de circuler. Mais moi je n’ai pas le droit de me déplacer seule » témoigne Lola. Pas de taxi, plus aucun transport en commun, pas de sortie et l’armée est dans la rue. Confinement total, même si au milieu des chevaux, la liberté est plus grande.

« Je suis à double facette : soit ça va, soit ça ne va pas du tout. Je ressens beaucoup de pression de par l’incertitude. Mais à côté de ça j’ai de la chance d’être avec des gens exceptionnels. » Lola reçoit beaucoup d’aide et de soutien des Péruviens dont elle croise la route.

Et en attendant de retrouver son Aveyron, elle conclut : « J’ai beaucoup de chance dans ma malchance ».
 

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