L’ADMR de Aveyron poursuit son action auprès des plus fragiles

  • « C’est inconcevable d’arrêter les visites », souligne Nicole Cristofari,la présidente de l’Aide à domicile en milieu rural (ADMR) de l’Aveyron.
    « C’est inconcevable d’arrêter les visites », souligne Nicole Cristofari,la présidente de l’Aide à domicile en milieu rural (ADMR) de l’Aveyron. Centre Presse - Guillaume Verdu
Publié le
Guillaume Verdu

Les salariés de l’association continuent à rendre visite aux personnes âgées les plus dépendantes.

Puisque la dépendance et l’isolement ne se mettent pas en pause durant la période de confinement, l’Aide à domicile en milieu rural (ADMR) poursuit sa mission, en dépit des circonstances. Tout au long de l’année, la fédération qui regroupe 50 associations dans le département accompagne "environ 6 000 personnes âgées dépendantes et plusieurs centaines de personnes handicapées de moins de 60 ans ", indique Nicole Cristofari, présidente d’ADMR Aveyron.

Avec le développement de l’épidémie de coronavirus, "les recommandations ont vite été adressées à l’ensemble des associations départementales, comme l’hygiène des mains, le fait de se tenir à distance quand c’est possible, etc.", ajoute la dirigeante. Mais surtout, le champ d’intervention a été revu à la baisse depuis le début de la période de confinement, puisque des visites ont été supprimées pour les personnes les moins dépendantes, "celles qui sont en capacité de faire leur repas, leur ménage et leur repassage", précise-t-elle.

Des coups de téléphone à défaut de visites

La réduction de l’activité répond à la restriction du personnel, puisque "1 000 de nos 1500 salariés ont été placés en chômage partiel", indique la présidente de l’ADMR, l’un des principaux employeurs en Aveyron. La limitation du nombre de visites ne veut cependant pas dire un total abandon. "Concernant les personnes seules, isolées ou qui risquent de développer des problèmes psychologiques liés au confinement, on leur téléphone régulièrement", précise Nicole Cristofari. "Et nous continuons de faire les courses pour celles qui en ont besoin", poursuit-elle.

Quant aux plus dépendants, pas question d’en faire moins. "C’est inconcevable qu’on s’arrête, souligne la présidente. On aide des personnes qui ne peuvent pas s’habiller, se nourrir ou se coucher toutes seules. Et en ce moment, ce n’est pas imaginable de les hospitaliser."

Le suivi des plus fragiles pose question en cette période d’épidémie. Difficile avec eux de respecter les gestes barrières. "Parfois, on aide l’infirmier pour la toilette ou la mise au lit", témoigne Brigitte Fualdès, auxiliaire de vie sociale (AVS) à Saint-Cyprien-sur-Dourdou et Noailhac. Et à l’image des professions médicales, les AVS et les aides à domicile de l’ADMR souffrent d’un manque de matériel de protection, notamment les masques, dont elles ont pourtant besoin.

"Aucun droit de retrait exercé "

"Nous faisons partie des professionnels à haut risque, au même titre que le personnel soignant, plaide Nicole Cristofari. Durant leur journée de travail, nos salariés vont d’une maison à une autre et sont amenés à faire des visites prolongées. Cela peut aller jusqu’à deux heures dans certains cas, avec des passages trois fois par jour chez ceux qui ne peuvent pas manger tout seul." Pour autant, "personne n’a encore fait valoir son droit de retrait, souligne-t-elle. Ils font preuve d’un professionnalisme que j’admire."

Les salariés de l’ADMR ont déjà été confrontés à la gestion de personnes infectées par le coronavirus ou susceptibles de l’être. "Pour l’instant, nous avons eu deux cas positifs parmi celles que nous aidons, assure la présidente. Les AVS qui ont été en contact avec elles ont été immédiatement confinés. " "On veut autant se protéger que protéger les personnes que l’on visite, ajoute Brigitte Fualdès. Mais en ce moment, on fait avec les moyens du bord."

Et pourtant, avec l’évolution de l’épidémie, le personnel de l’ADMR sera de plus en plus exposé à fréquenter des personnes contaminées. Ou au moins susceptibles de l’être, puisque le recours au dépistage n’est plus systématique. Mais Nicole Cristofari l’assure, "on continuera à aller chez elles".

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?