Rodez. LxBIO, le "dépisteur" de l’Aveyron

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  • Jean-Pierre Bouilloux, PDG de LxBIO, et Pascal Caudène, biologiste, devant l’automate permettant de réaliser les tests liés au Covid-19.
    Jean-Pierre Bouilloux, PDG de LxBIO, et Pascal Caudène, biologiste, devant l’automate permettant de réaliser les tests liés au Covid-19. Centre Presse - Mathieu Roualdés
Publié le , mis à jour
Mathieu Roualdés

Le laboratoire privé est aujourd’hui le seul en capacité de réaliser les tests de dépistage au Covid-19 dans le département. Il nous a ouvert ses portes, jeudi, et expliqué le processus. Reportage.

La guerre contre le Covid-19 passe désormais entre les murs de ce bâtiment, avenue de la Gineste à Rodez. En temps normal, l’entreprise LxBIO y réalise ses nombreuses analyses médicales, avec plus de 2000 échantillons traités chaque jour. Si son activité a faibli au début de la crise Covid-19, le laboratoire de biologie médicale est désormais sur le qui-vive. Car il est ni plus ni moins le seul du département à être en capacité de réaliser les fameux tests. C’est donc tout naturellement que l’hôpital de Rodez, après plusieurs allers-retours vers Toulouse au début de l’épidémie, s’est tourné vers la société début mars. Depuis, des dizaines d’échantillons de patients, potentiellement contaminés par le coronavirus, arrivent tous les matins. Ce jeudi, il y en avait encore 71, un chiffre record… Le verdict, lui, tombe en moins de six heures : positif ou négatif. Le centre hospitalier Jacques-Puel et ses professionnels reprennent alors le relais. Le fruit d’une étroite collaboration entre les deux entités et d’une organisation sans faille. La fin également d’une valse en trois temps, dont le PDG de LxBIO, Jean-Pierre Bouilloux, et le microbiologiste, Pascal Coudene, nous ont livré les secrets.

Le prélèvement, première étape

Premièrement, il y a le prélèvement. C’est l’étape la plus risquée. Elle est réalisée par un technicien de santé, soit directement à l’hôpital, soit à domicile via les infirmières de l’Udsma, formées pour. Munis d’un équipement protecteur (masque, surblouse, lunettes, charlotte), les "préleveurs" se doivent d’atteindre le mucus du patient, dans le nasopharynx en passant par le nez, à l’aide d’écouvillons, sorte de coton-tige long et fin. Si l’OMS martèle aux pays de "tester le plus de monde possible", la France, elle, a fait le choix de réserver ces prélèvements aux personnes dites "prioritaires" : résidents d’Ehpad, membres du personnel soignant présentant des symptômes, personnes déjà atteintes de pathologie, immunodéprimées… "On utilise les tests de la façon la plus intelligente possible désormais", confiait d’ailleurs l’infectiologue du CH de Rodez, Simon Ray, il y a quelques jours dans nos colonnes.

Le laboratoire LxBIO, lui, fournit les écouvillons. Il en possédait un millier au début de la crise et l’approvisionnement n’est pas des plus simples actuellement car les usines de fabrication se trouvent en Italie. "On se bat tous les jours pour être réapprovisionnés au plus vite, mais ce n’est pas simple", souffle le microbiologiste, Pascal Coudene.

La "machine" et les réactifs

Une fois le prélèvement réalisé, et toutes les mesures de sécurité respectée, vient le temps du transport. Ça, LxBIO sait faire. Tout au long de l’année, ses employés parcourent 1 600 000 km, soit plusieurs fois le tour de la Terre. Avec l’appui de ses onze sites dans le département, le plateau technique de Rodez reçoit très rapidement les tests à réaliser.

Le volet biologique, technique, se met alors en route. Et c’est sur ce dernier point que LxBIO, dont le savoir-faire n’est plus à prouver, joue véritablement son rôle. Avec l’appui d’un automate, dont le coût restera confidentiel… Acquis il y a un an, en provenance de Corée du Sud, celui-ci devait initialement servir à dépister les maladies sexuellement transmissibles. Mais, frappé par l’épidémie avant l’Europe, le pays asiatique et le constructeur de l’automate ont rapidement mis au point un "réactif", concentré chimique nécessaire pour le dépistage du Covid-19… LxBIO s’en est rapidement procuré. Il en possède aujourd’hui un peu moins d’un millier. Et c’est grâce à ce stock qu’il délivre aujourd’hui un verdict, à la suite d’une prouesse biologique : extraction de l’ARN, version inversée de l’ADN, amplification de celui-ci via une autre "machine "… et, enfin, lecture des résultats sur un ordinateur. Si le virus s’est multiplié, le patient est déclaré positif. "Sur un millilitre, on possède 300 virus pour exemple… Dès l’amplification terminée, on se rend compte s’il est généralisé", explique le microbiologiste, Pascal Coudene.

À LxBIO, une pièce spéciale a été aménagée pour ce processus. Les règles de sécurité y sont drastiques. Mais avant tout nécessaires. " Notre priorité est avant tout de protéger notre personnel", explique Jean-Pierre Bouilloux. Avant de se replonger dans les dernières nouvelles sur le Covid-19. Un virus qu’il combat désormais, aux côtés de l’hôpital de Rodez. " Le seul problème, c’est que les réactifs sont devenus aussi rares que les masques… On espère pouvoir être réapprovisionné au plus vite, surtout si on connaît un fort pic épidémique", souffle-t-il, même si la France assure pouvoir réaliser jusqu’à 29 000 tests quotidiens d’ici peu, contre 9 000 actuellement.

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