Confinée, Albane Rigal reste à Cordoue "car ma colocation me regonfle le moral ! "

  • L’Aveyronnaise Albane Rigal (au centre, avec la robe), entourée de sa « petite famille  » internationale, avec (de gauche à droite) : Adele (Italie), Tommaso (Italie), Cosimo (Italie), Joachim (France), Simon (Allemagne), Anna (Allemagne), Niklas (Allemagne), Alex (Angleterre), Leticia (Brésil) et, accroupie, Sarah (Brésil).	DR
    L’Aveyronnaise Albane Rigal (au centre, avec la robe), entourée de sa « petite famille » internationale, avec (de gauche à droite) : Adele (Italie), Tommaso (Italie), Cosimo (Italie), Joachim (France), Simon (Allemagne), Anna (Allemagne), Niklas (Allemagne), Alex (Angleterre), Leticia (Brésil) et, accroupie, Sarah (Brésil). DR Repro CP -
Publié le
Rui Dos Santos

La jeune Aveyronnaise âgée de 20 ans doit passer quatre mois au sud de l’Espagne pour un "semestre "de son année de médecine. Tout est à l’arrêt, elle pourrait rentrer mais partager son confinement avec onze autres étudiants lui insuffle de l’énergie.

Si elle est née à Toulouse et vit actuellement à Figeac, Albane Rigal se dit "évidemment aveyronnaise ". "Toute ma famille est installée dans le département, dont mes parents à Rodez, j’ai habité pendant trois ans à Belmont-sur-Rance et puis, je passe tous mes étés au lac de Pareloup ", confirme la jeune femme âgée de 20 ans, comme autant de tampons de l’Aveyron sur son passeport. étudiante en médecine dans la Ville Rose, elle a décidé de vivre une partie de sa troisième année en Erasmus (à l’étranger), en l’occurrence à Cordoue. "Je n’ai pas choisi le bon semestre !", reconnaît-elle aujourd’hui. Arrivée dans le sud de l’Espagne le 3 février, avec des partiels programmés pour le 14 juin, Albane Rigal a connu cinq semaines "normales " avec, "dans l’ordre ", les cours à l’université, des fêtes, quelques sorties culturelles et la visite de l’Andalousie. Mais voilà, tout s’est arrêté il y a quinze jours. L’Espagne est en mode confinement. "Un confinement beaucoup plus strict et davantage respecté qu’en France car il y a la police partout, insiste ainsi l’étudiante. La dérogation pour mettre le nez dehors ne porte que sur deux choses : faire les courses et sortir les poubelles. Et, pas question de tricher, les amendes sont plus chères que de l’autre côté des Pyrénées ". Du coup, ses sorties se comptent sur la moitié des doigts d’une main : "Pour remplir le réfrigérateur ". Comment faire alors pour garder le moral ? La réponse est plus rapide que la propagation du virus : "C’est grâce à la colocation ! ". Ils sont douze (NDLR : tiens, tiens !) dans cette grande maison de Cordoue, avec six nationalités différentes (France, Allemagne, Italie, Brésil, Angleterre et Togo) et ne se connaissaient pas avant le 3 février. "La cohabitation est géniale et elle est source d’énergie, sourit Albane Rigal. En général, on se couche assez tard. Du coup, le réveil ne sonne pas avant midi. Au lever, je travaille et on déjeune vers 15 heures. Par nationalité car on n’a pas la même “culture alimentaire”. En revanche, le soir, on mange ensemble avec deux “volontaires” pour la popotte générale". L’occasion d’engranger quelques savoureux souvenirs : "J’évite ainsi de faire des pâtes devant les Italiens, ça les stresse ! Des carbonara à la crème ? Quel sacrilège. Il y en a un qui ne m’a pas parlé durant trois jours ! ". Elle est visiblement très heureuse de ce qu’elle partage : "C’est pour ça que je reste. ça crée des liens et du lien. Oui, j’ai peur du virus. Oui, je m’inquiète par rapport à mes examens. Mais, cette tribu me permet de prendre le dessus et d’avoir le moral gonflé à bloc ".

Albane Rigal pourrait rentrer mais à ses parents qui l’appellent tous les jours pour l’encourager à le faire, elle répond : "Désolée, je vous aime très fort, mais ma vie est ici. ça me fait du bien ! ".

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