Montrozier. Daphné Jouanneteau (New York) : "J’ai décidé de me confiner dès que possible "
Connectée avec la France en permanence, pour avoir des nouvelles de sa famille à Gages-Montrozier, dont elle est très proche, mais aussi pour suivre l’actualité avec une oreille attentive, cette jeune femme âgée de 26 ans a ainsi anticipé les directives officielles.
"Cela fait seulement une grosse semaine que le gouvernement a ordonné le confinement aux États-Unis. Mais, ayant suivi de très près l’actualité en France, j’ai décidé de me confiner bien avant et préconisé la même chose à mes salariés ". Daphné Jouanneteau a ainsi pris ses dispositions voilà bientôt trois semaines. Avec un regard critique sur ce qui se passe autour d’elle : "Malheureusement, j’ai la nette sensation que les mesures adoptées aux États-Unis ne sont pas en adéquation avec la gravité et la vitesse de propagation du virus. Même si, à ce jour, le gouvernement new-yorkais fait de son mieux. Les restrictions de quarantaine ne sont pas aussi réglementées et contrôlées qu’en France ". Elle a donc pris les choses en main : "Pour palier ça, je tiens compte des conseils du corps médical (même celui d’Aveyronnais !) pour me protéger un maximum et j’essaie de mettre de côté celui des politiciens ".
Si elle a vu le jour, en juin 1993, à Chambray-les-Tours (Indre- et-Loire), ses parents (un papa français et une maman américaine) ont rapidement déménagé en Aveyron. Daphné Jouanneteau a ainsi grandi à Gages-Montrozier, avec une scolarité en partie dans le village, avant le lycée François-d'Estaing à Rodez. Son bac en poche, elle a alors intégré une école de commerce à Toulouse. Suite à son stage de première année, elle a eu l’opportunité de poser ses valises à New York pour y travailler. Elle y vit depuis bientôt huit ans et dirige aujourd’hui Lightbox, une entreprise d’événementiel qui propose aux clients (de grosses sociétés principalement) une immersion totale grâce une technologie digitalisée développée.
En contact permanent avec la France
Cette expérience outre-Atlantique lui a permis de constater que "les Américains n’ont pas accès à un système de sécurité sociale comparable à celui de la France ". De ce fait, selon ses propres termes, "le bilan qui se dessine petit à petit aux USA est très inquiétant ". Elle chatouille ainsi la corde sensible : "Ici, même certains des plus vulnérables face au virus sont contraints d’aller travailler en raison de leur faible (ou l’absence totale de) protection sociale. C’est catastrophique ! Et ce n’est que le début de la crise ". Concernant sa situation professionnelle, même si tous les événements prévus à Lightbox ont été annulés, la jeune chef d’entreprise aveyronnaise insiste sur le fait que, "avec mon équipe, nous pouvons nous plonger, en télétravail, sur divers projets ". Elle développe : "Pour l’instant, mes journées sont plutôt chargées car nous devons gérer les reports et/ou annulations d’événements, et ajuster les budgets de Lightbox, bien qu’il soit très difficile d’avoir de la visibilité sur les mois à venir ". Sur le plan purement personnel, Daphné Jouanneteau est "en contact permanent " avec ses amis et ses parents en France. "Je suis, en effet, très proche de mes parents et de ma sœur, se réjouit-elle. Nos appels visio me remontent le moral ! ". Elle poursuit sur le sujet : "Pour tous, cette situation inédite permet un rapprochement indéniable avec ceux qui nous entourent, de près et même de loin. Ici, je ne suis pas seule. Je suis confinée avec mon conjoint et ça aide beaucoup. Je m’estime chanceuse d’avoir un toit et aussi la possibilité de contacter mes proches à n’importe quel moment de la journée ". Daphné Jouanneteau conclut par deux clins d’œil : "Le petit bémol du confinement est que, du coup, il manque des produits frais aveyronnais dans ma cuisine ! La bonne nouvelle est qu’il semble offrir un peu de répit à notre très chère planète ".
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