Espalion. La famille Poulenc a laissé une empreinte indélébile

Joseph Poulenc, dont l’avenue principale porte le nom, est certainement celui qui a laissé sa plus forte empreinte dans la cité dont il a été un grand bienfaiteur.

Après avoir rejoint Paris en 1825, il devient pharmacien en 1836 et ouvre sa propre officine cinq ans plus tard. Ses nombreuses inventions et son esprit d’initiative, à travers un réseau international de vente de ses produits, lui assurent une fortune conséquente. C’est ainsi qu’il a inventé un mastic pour conserver les dents creuses, une brosse à dents, un dentifrice en poudre et eau balsamique, un savon émollient pour la barbe, une eau de Cologne, exportés à Londres, Moscou, Florence, Constantinople…

À 45 ans, il abandonne ces activités pour se consacrer à une vocation d’homme de lettres. Traducteur de Pétrarque, il manque de peu l’habit d’académicien et reçoit les félicitations du roi d’Italie, du président de la République Mac Mahon, de Frédéric Mistral. Parallèlement, il siégera durant près de 40 ans au conseil municipal de sa ville natale dont il devient un grand bienfaiteur et réalisera l’hôtel de ville, l’école Saint-Hilarian, le petit séminaire, l’adduction d’eau potable à partir de la Boralde. Une générosité estimée à 800 000 F or, lors de l’inauguration du buste à sa mémoire. L’appellation boulevard Joseph-Poulenc, donnée à la principale avenue de la ville est une juste reconnaissance de ses bienfaits.

Son jeune frère, Étienne Poulenc, très attaché lui aussi à Espalion. a acquis en 1864 le domaine de la Tour de Masse, propriété de ses descendants jusqu’en 2014. Il est le grand-père de Francis Poulenc, compositeur de notoriété internationale. Ce membre du "groupe des six", qui a fréquenté Jean Cocteau, a créé une musique influencée par ses attaches paysannes, mais aussi par l’atmosphère banlieusarde et les milieux intellectuels et mondains qu’il a fréquentés. Sa production est riche de ballets (Les biches), de drames (Dialogue des carmélites ; La voix humaine), d’œuvres religieuses (Litanies à la Vierge noire de Rocamadour), de la musique pour piano, des mélodies sur des textes de jean Cocteau, Louis Aragon, Paul Eluard… et parfois d’une touche plus fantaisiste de Jean Nohain.

Aujourd’hui, la famille Poulenc a quitté définitivement la cité de ses ancêtres ; mais la ville conserve en mémoire cette famille qui aura profondément marqué son histoire.