La préfète Catherine de la Robertie : "L’Aveyron a les moyens de faire face à toutes les situations"

  • La préfète de l’Aveyron, Catherine de la Robertie, hier mardi dans son bureau.
    La préfète de l’Aveyron, Catherine de la Robertie, hier mardi dans son bureau. Repro CP
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Christophe Cathala

Dans cette crise qui évolue chaque jour, les services de l’état gardent le cap et appuient une large mobilisation qui s’organise de mieux en mieux.

"Plus que jamais, l’État est présent et la préfecture est aux côtés de tous les Aveyronnais", réaffirme Catherine de la Robertie qui enchaîne les réunions de crise avec ses services, mais aussi les organisations consulaires et professionnelles.

Et la préfète de l’Aveyron de louer l’émergence d’un "élan vital de solidarité" dans de nombreux domaines, tout en assurant que "l’Aveyron a les moyens de faire face à toutes les situations". Petit tour d’horizon des dernières évolutions.

Capacité hospitalière : "On peut monter en puissance"

La situation sanitaire évolue de façon critique partout en France. L’Aveyron est-il un département suffisamment doté ?

"Nous avons 131 cas confirmés ce mardi, et 20 retours à domicile ou en établissements de soins de suite et de rééducation. Le turn-over reste rassurant. Bien sûr, neuf personnes sont ce mardi en réanimation, on peut en accueillir jusqu’à 20, cette capacité d’accueil en réanimation n’est donc pas en tension. Au-delà de Rodez, deux autres hôpitaux, en deuxième niveau, peuvent accueillir des patients atteints : Millau et Villefranche. Et les hôpitaux de Saint-Affrique et Decazeville reçoivent des patients hors Covid quand cela est nécessaire.

L’ARS est fortement mobilisée, une coordination existe entre l’ensemble des hôpitaux d’Occitanie à travers des échanges interdépartementaux. De toutes les façons, on a donc la capacité de monter en puissance ".

Au point de recevoir des patients transférés d’autres régions de France ? "Nous sommes un petit département et nous n’avons pas de demande à ce jour concernant la solidarité interrégionale".

Ehpad et sécurité

En marge du secteur hospitalier, les Ehpad sont eux aussi touchés (lire page suivante). La préfète de l’Aveyron en officialisait 9, ce mardi, un cas dans un dixième établissement restant à confirmer. "Dans les établissements où il y a un ou des cas, les résidents doivent rester confinés individuellement. Quant aux soignants, il n’y a pas d’obligation pour eux d’être confinés dans l’Ehpad où ils travaillent, sauf s’ils sont volontaires ".

Moyens sanitaires en ordre de marche

Catherine de la Robertie relève aussi "la coordination de plus en plus efficiente entre le secteur hospitalier et la médecine de ville, de proximité. Le rôle de l’état a été essentiel à travers la validation de maisons de santé et nombreuses sont ces dernières, comme les cabinets médicaux, qui se sont déjà organisés en mettant en place des consultations, ou téléconsultations, pour leurs patients atteints du Covid. Tout cela est bien en ordre de marche, et je n’oublie pas la mobilisation des transports sanitaires : à ce titre, trois ambulances privées sont d’ores et déjà dédiées aux patients atteints du coronavirus".

Confinement : haro sur les obstinés

Si la préfète reconnaît que "certaines personnes ont pu avoir besoin d’un temps d’adaptation supplémentaire", et notamment "celles et ceux qui ont quitté des grandes villes pour venir ici en se croyant en vacances", Parisiens en tête, elle assure que "les Aveyronnais dans leur très large majorité respectent de mieux en mieux les règles de confinement". Ainsi, "les verbalisations sont nettement en baisse depuis la semaine dernière".

Mais un phénomène perdure : "Les forces de l’ordre se trouvent encore face à des personnes contrôlées plusieurs fois dans la même journée et qui s’obstinent. Ces sorties multiples, qui sont souvent le fait de personnes âgées, vont à l’encontre du principe même de confinement. Ces personnes se mettent en danger et mettent aussi les autres en danger. Et j’ai demandé aux forces de l’ordre de ne plus tolérer cette situation".

Entreprises et associations : évaluer les aides

Sur le volet économique, la préfecture aussi est à pied d’œuvre en réunissant "plusieurs fois par semaine" les services de l’État, les chambres consulaires, la MSA, la Banque de France, l’Urssaf… "On travaille main dans la main pour anticiper le soutien aux entreprises. Ainsi sur le dispositif d’activité partielle qui concerne aussi les salariés des associations. Eux aussi peuvent bénéficier des allocations pour être indemnisés de leur chômage partiel. Lundi soir 1 336 établissements et entreprises avaient déposé une demande d’autorisation préalable concernant le chômage partiel de quelque 13 000 salariés…"

La préfecture a une adresse mail avec une personne dédiée à plein temps pour répondre à toutes les interrogations : pref-covid19@aveyron.gouv.fr

En chiffres

20 lits de réanimation recensés à ce jour en Aveyron.

13 000 salariés issus de 1 336 entreprises et associations ont fait valoir leur accès au chômage partiel, sur 68 000 salariés du secteur privé en Aveyron.

47 commerçants (dont 26 à Rodez et 9 à Millau), ont fait appel aux forces de l’ordre dans le cadre de l’opération "Tranquillité commerces". Sur simple demande au commissariat ou à la gendarmerie, ils bénéficient d’une surveillance particulière de leur boutique, fermée réglementairement.

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