Philippe Dova depuis Hong Kong : "Nous faisons face à la deuxième vague" du coronavirus
Pour plusieurs médias francophones et anglophones, le journaliste couvre en particulier l’actualité de ce territoire autonome du sud-est de la chine depuis plus d’une décennie et de cette partie de l’Asie en général. Son regard est également tourné vers la France et l’Aveyron où une partie de sa famille réside.
Philippe Dova est expatrié à Hong Kong depuis plus de dix ans. Correspondant pour plusieurs médias francophones et anglophones, il est aux premières loges de l’actualité bouillonnante de cette ville de plus de 7 millions d’habitants et de ce continent asiatique peuplé par 4,3 milliards de personnes. Il y a quelques mois, Philippe Dova relatait les émeutes qui ont secoué la ville durant plusieurs semaines. Désormais, son travail est tourné vers l’épidémie de Covid-19 qui a frappé, dès le mois de janvier, certains pays d’Asie. "Comme tout le monde, nous avons appliqué les mesures de confinement, explique Philippe Dova. La propagation du virus semblait stoppée. Mais depuis quelques semaines, le nombre de personnes contaminées est reparti à la hausse." "La discipline des Hongkongais a été exemplaire les premiers temps de l’épidémie", poursuit le journaliste. Ce territoire semi-autonome du sud-est de la Chine avait fermé des "points- frontières" avec le continent et réussi à juguler le virus au prix du confinement de ces habitants. Les autorités hongkongaises étaient strictes jusqu’à présent. Elles sont désormais intransigeantes.
Bracelet électronique
Toutes les personnes débarquant à Hong Kong, à l’exception de celles en provenance de Taïwan, seront ainsi placées en quarantaine et surveillées en temps réel par un bracelet électronique. Des mesures drastiques face à la recrudescence récente des cas de Covid-19. Comment l’épidémie est-elle repartie à la hausse ? "De nombreux expatriés qui avaient fui la ville durant les premières semaines sont rentrés chez eux, confie Philippe Dova. Et ces derniers jours, ils sont revenus ici, à Hong Kong. Parfois porteurs du virus. C’est une attitude vraiment déplorable."
Les différences culturelles entre Occidentaux et Asiatiques sont encore plus marquées en ces temps de crise : "En Asie, lorsque des personnes sont malades, elles portent un masque pour ne pas contaminer les autres. De nombreux expatriés n’ont pas fait cette démarche. Et certains ont préféré le confinement des boîtes de nuit et des bars à celui de leur domicile". Une attitude qui a "scandalisé beaucoup de monde ici, déplore Philippe Dova. Plusieurs articles de journaux en ont d’ailleurs fait état".
Six mois de prison
"Et toi, l’expatrié occidental, ne gagnes-tu pas assez d’argent pour te payer un masque ?" ou encore, "Ne ruinez pas nos deux mois d’efforts !". De tels slogans ont ainsi fleuri ces derniers jours à Hong Kong. Mais les natifs du territoire ne sont pas non plus exempts de tout reproche. Certains ont profité des défaillances du système, notamment des bracelets électroniques, pour continuer à leurs activités comme avant.
Mais depuis peu, le non-respect des mesures de confinement peut entraîner jusqu’à six mois de prison et une amende de 3 000 €.
L’expérience SRAS
Le territoire autonome et ses administrés, comme d’autres pays d’Asie, ont déjà une certaine expérience dans la manière de lutter contre les épidémies. À titre de comparaison, le SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère), également un coronavirus, avait infecté 5 327 personnes en Chine continentale, et provoqué 349 morts dans le pays. À l’échelle mondiale, selon l’OMS, l’épidémie de SRAS avait fait 774 morts sur 8 096 cas en 2002-2003, avant d’être maîtrisée.
"Certains protocoles ont été de nouveau activés et ce, très rapidement. Ce qui a permis, dans un premier temps, de limiter la propagation du virus", analyse Philippe Dova.
De la famille restée en France
Dès le mois de décembre, des publications faisaient déjà état "d’un virus qui circulait en Chine". "Mais les autorités du pays ont d’abord étouffé les premiers cas avant d’être dépassés", se remémore le journaliste. Toujours est-il que si son attention se porte Hong Kong et le sud-est asiatique, Philippe Dova n’en oublie pas l’Europe ni la France. "Je prends régulièrement des nouvelles de mes proches et de ma famille restés en France", souligne-t-il. "Nous avons eu un peu d’avance sur ces pays-là, on sait comment se propage le virus, même si cela varie selon certaines régions, raconte le journaliste expatrié. La meilleure chose à faire, c’est de respecter les mesures de confinement, se protéger, se laver les mains le plus fréquemment possible. Et ainsi de protéger les siens et les autres."
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