Trémouilles. Roger et Fernand se souviennent

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CORRESPONDANT

Le président Emmanuel Macron a dit "nous sommes en guerre". On entend même parler de "réquisitionner si nécessaire des taxis pour assurer les déplacements du personnel soignant, le couvre-feu est instauré dans plusieurs villes". Aussi, cette rhétorique "guerrière" n’est-elle pas s’en rappeler quelques souvenirs aux anciens. Fernand Balard et Roger Jean avant une dizaine d’années durant la guerre 39-45. Ils ont bien voulu témoigner. "Le couvre-feu n’était pas instauré dans nos villages. On sortait quand on voulait, contrairement aux enfants d’aujourd’hui on pouvait se promener, jouer avec les copains et aller à l’école. Il fallait prendre le repas de midi comme une pomme de terre, un morceau de lard, c’étaient les grandes filles qui faisaient cuire." Fernand se rappelle la réquisition des juments pour transporter les obus, "il fallait récolter le foin et le donner. Une fois il avait été donné des joncs, ce n’était pas trop bon, tout a été ramené pour prendre du meilleur." Roger rajoute que les personnes qui avaient des vignes apportaient du vin pour échanger contre des pommes de terre. Son épouse se souvient du manque d’habit et de chaussures. Heureusement il y avait le jardin et la volaille, "on avait de quoi manger à la campagne." Fernand n’a pas oublié le bruit des roues en fer quand la nuit il allait faire moudre le grain au moulin de Sarlit pour avoir de la farine et faire du pain, "aujourd’hui chez Marie il y a de tout." Ceux qui ne sortaient pas et restaient cachés étaient les personnes qui ne voulaient partir en Allemagne pour le STO, un membre de la famille de Roger était venu se planquer à Restapau. Et tous les deux de conclure, "enfant, on ne se rendait pas compte que la guerre existait, pas de bruit de bombes, pas d’avions de chasse qui passaient, pas de tickets de rationnements… Aujourd’hui pour les enfants qui vivent ce confinement avec ses restrictions… cela devrait rester dans leur mémoire !"

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