Aveyron : la tournée des porteurs de votre journal ne connaît pas la crise

  • Les 65 porteurs du nord de l’Aveyron, réunis en début d’année pour un moment festif, poursuivent leur activité pendant le confinement.
    Les 65 porteurs du nord de l’Aveyron, réunis en début d’année pour un moment festif, poursuivent leur activité pendant le confinement. Reproduction Centre Presse -
  • Pour les porteurs, la journée commence généralement dans un dépôt qui reçoit les journaux fraîchement imprimés.
    Pour les porteurs, la journée commence généralement dans un dépôt qui reçoit les journaux fraîchement imprimés. Reproduction Centre Presse -
Publié le
Guillaume Verdu

Pendant le confinement, ils continuent de distribuer le journal aux abonnés.

Même si La Poste a choisi de réduire son activité, la distribution du journal à une partie de nos abonnés continue de s’effectuer normalement durant la période de confinement. C’est grâce à la persévérance de nos porteurs. Ces héros du petit matin livrent Centre Presse à domicile, du lundi au samedi et parfois aussi le dimanche, pour certains.

Au nombre de 65 dans la moitié nord du département (un dépositaire indépendant de Millau s’occupe de la partie sud), ils distribuent chaque jour 11 000 quotidiens du Groupe La Dépêche, dont 6 800 exemplaires de notre titre.

Habitués à braver la nuit et les intempéries sur les routes du département, ils poursuivent leur mission dans les temps actuels.

Pour eux, la journée de travail commence très tôt. Dès 2 heures du matin, pour certains. Ils se rendant à l’un des points de collecte du département, le principal étant celui d’Olemps. Les porteurs y récupèrent les journaux fraîchement imprimés, puis partent les distribuer à nos abonnés, qui les trouvent dans leur boîte à lettres à leur réveil.

Cette procession matinale se poursuit durant le confinement, pour des hommes et des femmes qui continuent de jouer leur rôle de dernier maillon de la chaîne de l’information, entre notre rédaction et nos lecteurs.

 Fabien Conedera (Decazeville) : "Il y en a qui viennent me parler"

Environ 150 kilomètres et cinq heures de tournée.

De Decazeville à Saint-Parthem en passant par Almont-les-Junies, Fabien Conedera arpente les routes du Bassin decazevillois.

"Les lecteurs que je livre sont contents d’avoir le journal le matin, car le facteur ne passe que l’après-midi", avance-t-il.

Mais depuis le début du confinement, il a moins l’occasion de discuter avec les abonnés. "Souvent, il y en a qui viennent me parler, mais depuis deux semaines, je vois moins de monde, poursuit-il. C’est assez raisonnable de leur part de rester chez eux, d’autant que la plupart des gens que je livre sont des personnes âgées."

Gisèle Grand (Pont-de-Salars) : "On se dit bonjour, mais de loin"

"Je m’équipe de gants pour trier les journaux, ramasser les paquets et j’évite les contacts avec les abonnés. On se dit bonjour, mais de loin."

Gisèle Grand prend ses précautions pendant l’épidémie de coronavirus. Tout en continuant à effectuer sa tournée à Pont-de-Salars et ses environs.

Elle se répartit la semaine avec Christian Guibert, un autre porteur, pour approvisionner les lecteurs de Pont-de-Salars, Le Vibal, Arques et Ségur. Une tournée de 80 kilomètres, pour 170 clients.

Gisèle Grand admet une exception à ses précautions : elle continue de discuter avec une abonnée de Pont-de-Salars, qu’elle a l’habitude de voir tout au long de l’année. "C’est l’une des rares qui est levée quand je passe, assure-t-elle. On échange deux mots, mais on ne prend pas de risque."

Jacques Capelle (Saint-Côme-d'Olt) : "Ils me donnent des lettres"

"Ce qui est vraiment embêtant, c’est la neige. Plus que le confinement. " Malgré les précautions prises depuis le début de la crise sanitaire, Jacques Capelle continue sa tournée de 50 kilomètres autour de Saint-Côme-d’Olt.

Lui aussi s’est adapté à la situation, en s’équipant d’un masque et de gants. "Quand je les mets, ils sont blancs, quand je les retire, ils sont noirs, à cause de l’encre", sourit-il.

Mais cela ne l’empêche pas de livrer les journaux à ses clients, parmi lesquels de nombreux agriculteurs. "Quand je passe chez eux, ils me donnent des lettres que je me charge de poster pour eux, dit-il. Cela peut-être des choses importantes, comme les analyses des bêtes, ou du courrier courant." La preuve aussi que le métier de porteur est un lien important dans le monde rural.

Joëlle Navarro (Lanuéjouls) : "J’ai essayé de mettre des gants"

"La circulation est beaucoup plus calme depuis le début du confinement." Joëlle Navarro a eu l’occasion de remarquer que les mesures contre l’épidémie du coronavirus ont vidé les routes. Elle est bien placée, puisqu’elle parcourt toujours ses 90 kilomètres quotidiens pour livrer le journal aux abonnés de Lanuéjouls, Prévinquières, Compolibat, Anglars et Privezac. "J’ai environ 150 journaux à distribuer", dit-elle. L’heure est aux précautions sanitaires, même si ce n’est pas toujours simple. "J’ai essayé de mettre des gants, mais je ne les ai pas gardés une heure : je n’arrivais pas à les supporter !"

Olivier Raynal (Rodez) : "Un petit mot pour me remercier"

Olivier Raynal est un matinal. Il a l’habitude de se lever tôt, très tôt même. "Je me rends au dépôt de Malan, à Olemps, vers 2 h 10", témoigne-t-il. Le début d’une tournée d’une cinquantaine de kilomètres, à Rodez et Onet-le-Château, pour approvisionner environ 450 clients. Les mesures pour répondre à la crise sanitaire n’ont pas vraiment bousculé son quotidien. "Je vois beaucoup moins de monde sur la route, avance-t-il. D’habitude ça roule un peu, même si c’est la nuit. Là, je ne vois plus que la police."

Même si Olivier Raynal passe trop tôt pour rencontrer les abonnés, il a tout de même eu droit à quelques attentions depuis le début du confinement. "Trois personnes m’ont laissé un petit mot gentil sur leur boîte à lettres pour me remercier de continuer à passer pendant le confinement, rapporte-t-il. Cela fait plaisir !"

Lucien Mouly (Rignac) : "Il faut être prudent"

Depuis six ans, Lucien Mouly arpente les routes de Rignac, Belcastel et des environs pour distribuer les journaux.

Le confinement n’a pas bousculé ses habitudes : il est toujours présent à 5 heures au point de dépôt de Montbazens pour récupérer les journaux et débuter sa tournée longue de 90 kilomètres.

"Je prends davantage de précaution, assure-t-il. Avec certains abonnés, j’ai l’habitude de parler mais désormais on évite, ou alors pas longtemps. Il faut être prudent."

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?