Villefranche-de-Rouergue. Un printemps noir pour la filière horticole

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  • Gilles Phalip, comme les autres horticulteurs, essaie de faire front.
    Gilles Phalip, comme les autres horticulteurs, essaie de faire front.
Publié le
LABRO Guy

La crise du Covid-19 la frappe de plein fouet. Une grande partie du chiffre d’affaires de l’année est réalisée à cette période.

S’il est un domaine particulièrement touché par la mise en sommeil de l’économique avec la pandémie du Covid-19, c’est bien celui de l’horticulture et des pépinières. Une activité fortement saisonnière. "Les mois de mars et avril représentent un tiers de mon chiffre d’affaires", indique ainsi Gilles Phalip qui exploite deux jardineries, une sur le site de Carrefour à Villefranche et l’autre au parc de Bérals à Saint-Rémy. Son confrère de la route de Montauban, Yannick Pailhoux estime même cette part plus importante. "Entre le 15 mars et le 15 juin, je réalise 60 à 70 % du chiffre d’affaires de l’année". Il est vrai que l’on ne plante pas des fleurs ou des arbres en plein mois d’août ou à Noël.

Alors, pour atténuer un tant soit peu les conséquences négatives de la crise actuelle, les professionnels tentent de s’adapter, notamment en effectuant les livraisons. "Nous assurons des livraisons gratuites autour de Villefarnche pour un minimum de commande de 25", informe Gilles Phalip, qui a été contraint de fermer l’accès de ces points de vente au public.

Yannick Pailhoux effectue aussi les livraisons, mais, lui, a pu laisser son commerce ouvert, car il possède un rayon d’alimentation animale. "Cela me permet d’ouvrir, en respectant les conditions sanitaires." Avec un nouveau décret ministériel, pris la semaine dernière, il peut aussi vendre des plants de légumes. Cela ne l’empêche pas de pointer "la concurrence déloyale des supermarchés". Yannick Pailhous devait reprendre ce printemps, une activité de chantiers, en embauchant un ouvrier. Mais il a tout suspendu.

À côté, Amélie Pailhoux a fermé son magasin de fleurs, jusqu’à nouvel ordre, tel qu’imposé par la loi. "De toute façon, il n’y a plus du tout d’approvisionnement" constate-t-elle.

Pour faire face à cette fermeture, Gilles Phalip a mis en place une vente sur le pas-de-porte. "On ne fait pas rentrer les gens dans le magasin. Les clients viennent au portail pour prendre la marchandise commandée par téléphone. On les sert là de 9 heures à 18 heures", indique le responsable de la jardinerie de Villefranche, William Tarroux. Il signale un changement intervenu depuis samedi. "Les clients peuvent aller maintenant dans la partie non couverte pour acheter de l’alimentation pour leurs animaux et les plants potagers, que nous sommes désormais autorisés à vendre". Pour les arbres et arbustes d’ornement, les plantes à massif, les semences ou les poteries, la jardinerie vend uniquement sur livraison. Concernant les chantiers horticoles, Gille Phalip les assure avec du personnel volontaire. "J’ai mis en place toutes les règles de protection préconisées", insiste-t-il.

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