Le Covid-19 ne doit pas faire oublier les autres pathologies

  • Alors que les cabinets médicaux sont désertés, les généralistes craignent que certains patients « oublient » de se soigner.
    Alors que les cabinets médicaux sont désertés, les généralistes craignent que certains patients « oublient » de se soigner. Centre Presse - Archives JLB
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François Cayla

Le contexte pandémique a pour effet de faire chuter drastiquement l’activité médicale habituelle.

En théorie, une pandémie, quelle qu’elle soit, ne met pas en quarantaine les pathologies du quotidien. Et pourtant. Pourtant, depuis le confinement, les cabinets de médecins sont désertés, ou presque. Et le constat est vrai dans le département comme partout dans le pays.

P.S. exerce comme généraliste en Aveyron depuis des années. Et il confirme bien la chose. " Comme ont pu déjà le dire et comme le disent beaucoup de mes collègues, oui, le rythme des consultations a chuté de manière très importante. Un peu moins ces derniers jours qu’au début du confinement, mais cela reste bien inférieur à la normale. Je ne prendrai qu’un exemple. En cette saison, nous recevons d’ordinaire énormément de patients confrontés aux problèmes des allergies. Cette année, si j’ai vu trois personnes concernées c’est le maximum… "

Les gens ont peur

Au-delà de ce regard ponctuel, bon nombre de praticiens s’inquiètent des conséquences de ce relâchement dans le rythme des consultations. "On ne sait pas trop dans quel état on va retrouver certains de nos patients", glissait tout récemment un généraliste lotois à nos confrères de La Dépêche. Il est quand même étonnant de voir le nombre d’accidents cardiaques ou vasculaires cérébraux diminuer aussi brutalement. Ne pas consulter pour quelques éternuements soit, pour un malaise cardiaque ou supposé tel, cela peut interpeller. Tout comme peut interpeller l’effondrement de l’activité des urgences hospitalières. Que ce soit à Rodez, Villefranche-de-Rouergue ou Decazeville, et là aussi comme un peu partout en France, ces services d’habitude engorgés se retrouveraient presque au chômage technique. Covid-19 mis à part évidemment.

"On sait où se situe le problème, commente P.S. Les gens ont peur c’est tout. Ils se disent que fréquenter un milieu médical, par les temps qui courent, c’est prendre un risque supplémentaire pour leur santé. Au début du confinement on a un peu pataugé, comme tout le monde. Mais maintenant, je pense que nous prenons toutes les précautions nécessaires pour assurer la sécurité de nos patients."

L’ARS rappelle quelques vérités médicales

Consciente de cette problématique, l’Agence régionale de santé Occitanie (ARS) tient aujourd’hui à rappeler certaines "vérités médicales". Les personnes atteintes d’une pathologie chronique (diabète, insuffisance cardiaque, cancer, troubles psychologiques et/ou psychiatriques…), ou les personnes qui ont besoin d’un suivi spécifique lié à une autre situation médicale (vaccinations, grossesses, accidents domestiques, traumatismes divers…), ne doivent plus hésiter à prendre des rendez-vous médicaux.

Pour ce faire, il convient de rentrer en contact avec son médecin traitant et de préciser que la demande ne concerne pas l’infection Coronavirus. Le médecin proposera alors, selon la situation, une téléconsultation ou une consultation à son cabinet, avec un aménagement d’horaires. Sachant que toutes les précautions sont prises pour que l’accueil des patients se fasse dans les meilleures conditions.

Comme le souligne l’ARS, et comme a pu le souligner récemment dans nos colonnes le docteur Alain Vieillescazes, président du Conseil de l’Ordre des médecins aveyronnais, " il est important que les gens ne renoncent pas à leurs soins " ; quel que soit le contexte pandémique.

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