En Aveyron, près d'un salarié sur deux en chômage partiel

  • Le télétravail n’exclut pas le chômage partiel si l’entreprise subit une baisse de son activité.
    Le télétravail n’exclut pas le chômage partiel si l’entreprise subit une baisse de son activité.
Publié le , mis à jour
Christophe Cathala

30 584 salariés font l’objet d’une demande d’autorisation préalable de la part de 3 960 entreprises et associations aveyronnaises qui les emploient. Un chiffre en hausse constante.

Qu’ils travaillent en entreprise ou pour une association, près de la moitié des salariés du secteur privé en Aveyron sont à ce jour en quête de chômage partiel. Une mesure soutenue par les aides du gouvernement qui a déjà débloqué, au niveau national, 24 milliards d’euros pour quelque huit millions de salariés.

Dans notre département, au 13 avril, on comptait ainsi 30 584 personnes appelées à bénéficier de l’activité partielle sur quelque 68 000 salariés du secteur privé. Des effectifs répartis dans 3 960 établissements, entreprises et associations, ayant déposé une demande d’autorisation préalable pour leurs effectifs.

En forte augmentation

On relèvera que deux semaines après le début du confinement, le 31 mars, on recensait en Aveyron 1 336 établissements ayant déposé une demande d’autorisation préalable pour 13 000 salariés… Les choses se sont donc fortement accélérées au fil des jours.

Ce qui n’est pas sans poser de nombreux problèmes aux services comptables travaillant pour ces entreprises : nombre d’entre eux se battent en effet contre des bugs informatiques, les serveurs d’accès aux sites enregistrant les demandes d’autorisations se révélant régulièrement saturés.

Industrie et construction en première ligne

Dans le détail, on retiendra que le secteur industriel, où le télétravail reste peu accessible, est le premier concerné avec 24,6 % du total de ses effectifs (contre 10,6 % pour l’Occitanie). Viennent ensuite les secteurs de la construction (17,4 % du total des salariés), le commerce de la réparation d’automobiles (14,2 %), les activités scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien (12,8 % du total des salariés et 15,5 % en région), l’hébergement et restauration (8,4 % contre 12,5 % en région) et le secteur de l’enseignement, santé humaine et action sociale (5,8 %).

Les petites structures les plus impactées

La Direccte en Aveyron a également retenu qu’au 13 avril, ces 30 584 salariés éligibles à l’activité partielle étaient issus à 97 % d’entreprises et d’associations ayant moins de 50 effectifs. Et 83 % d’entre elles emploient moins de dix salariés, 65 % moins de cinq salariés, 26 % moins d’un salarié…

Et il y a fort à parier qu’avec le prolongement du confinement ces chiffres continuent à augmenter. Même si quelques entreprises reprennent le travail, leur activité risque de demeurer contrariée et ce, même après la sortie de la crise sanitaire.

Pour la préfète, "une mesure de salubrité économique"

"L'activité partielle est en progression régulière en Aveyron et que près de la moitié des salariés du privé aient leur salaire payé par l’État est sans précédent", relève Catherine de la Robertie. Pour la préfète de l’Aveyron, "le but de la mesure est d’éviter la faillite des entreprises et le chômage, lequel était sur une pente très marquée à la baisse avant la crise sanitaire. L’activité partielle est un filet de sécurité pour sauver les emplois. C’est donc une mesure de salubrité économique, qui concerne aussi les associations, dont le tissu est très dense en Aveyron, et qui témoigne d’une forte solidarité sur le territoire et je m’en réjouis. Faisons en sorte que ce tissu associatif ne soit pas en difficulté".

La préfète rappelle également qu’un plan d’urgence pour la relance économique est en préparation, "nous avons mis en place un groupe de réflexion pour que la reprise se fasse dans les meilleures conditions. Et nous ferons remonter les solutions que nous aurons identifiées au Président de la République".

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