Villefranche-de-Rouergue. Sophie Cépière tente de sauver son entreprise

  • Sophie Cépière teste ses prototypes de masques.
    Sophie Cépière teste ses prototypes de masques.
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GDM

Cette professionnelle se propose de fabriquer des masques et des surblouses, très demandées dans les hôpitaux et les Ehpad.

Masques ! Pénurie de masques ! Pas un seul jour depuis le début de l’épidémie de Covid-19 sans qu’il en soit question. Après les masques FFP2, réservés aux soignants de première ligne, et les masques chirurgicaux, toutes les couturières se sont mises au travail pour fabriquer des masques en tissu lavable.

Mais entre les grosses industries chinoises auprès desquelles la France s’approvisionne en partie et ces généreuses petites mains des villes et des campagnes, d’autres entreprises françaises ont elles aussi essayé de faire prendre un nouveau tournant à leur production stoppée net par le confinement. Et lorsque le Président a parlé de déconfinement et par la suite les collectivités et entreprises de masques pour chacun, toutes ces PME et TPE ont fait valoir leur savoir-faire.

C’est le cas de Sophie Cépière, fabricante de prêt à porter haut de gamme sur la zone de Marcouly, à Maleville, avec des ensembles en matières naturelles, pure laine, soie ou en lin dans lesquels les femmes se sentent bien. Héritière d’une famille de tisserands, tailleurs, filateurs, bonnetiers, elle a repris l’entreprise des mains de sa maman, Maryse, qui lui a livré tous les secrets de la maille.

Trouver des solutions

Mais, en ce 20 avril 2020, "l’entreprise est à l’arrêt" tout comme sa boutique et ses revendeurs. "La production est arrêtée car nous manquons de la matière première qui nous vient principalement d’une filature en Italie et d’une autre dans le nord de la France. On essaie donc de s’ouvrir au marché de la fabrication de masques mais c’est très compliqué car il y a beaucoup de normes et un patron à respecter pour qu’ils soient labellisés Afnor (Association française de normalisation). Il faut aussi dénicher des fabricants de tissu, du coton tissé assez serré et lavable à 60°, ce qui n’est pas gagné… Là aussi il faut être réactif. Ce qui également très dur à trouver, ce sont les élastiques. C’est incroyable cette pénurie. Il n’y a pas ou peu de fabricants français et les fournisseurs n’en ont plus. Ensuite, il faut faire valider ses prototypes. Tout est compliqué, je passe mes journées à essayer de trouver des pistes et des solutions", raconte Sophie Cépière. Cette professionnelle se propose aussi de fabriquer des surblouses, très demandées dans les hôpitaux, qui préfèrent utiliser des blouses en tissu lavables et jetables, et toutes les structures de santé qui sont en manque. "Je contacte les hôpitaux, les maires", énumère Sophie Cépière s’est également inscrite sur la plateforme CSF qui a été mise en place afin de mettre en relation tous ceux qui sont en demande et les entreprises, comme la sienne, qui se reconvertissent. "Je veux faire connaître ma capacité de production", insiste, motivée, Sophie Cépière.

Une battante

Avec ses trois salariées, au chômage partiel en ce moment, elle se propose de livrer 1 200 masques lavables et réutilisables, vendus 4,75 € pièce HT, et 150 surblouses par semaine. "Je peux travailler boutique fermée. Et s’il faut produire davantage, je peux embaucher des personnes supplémentaires. On est souple, on s’adapte". Sophie Cépière essaie juste de "trouver une activité qui permette de passer ce cap difficile car nous avons zéro rentrée d’argent. Ma mission est de sauver mon entreprise, ne pas la fragiliser. C’est le moment d’être une battante ! "

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