Villefranche-de-Panat. Les acteurs du tourisme partent à l’abordage d’un été "quoi qu’il en coûte"

  • C’était 2019, sur la plage du Mayrac.  En 2020, l’été trouvera-t-il seulement sa ligne de départ ?
    C’était 2019, sur la plage du Mayrac. En 2020, l’été trouvera-t-il seulement sa ligne de départ ?
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CORRESPONDANT

Après la pluie, celle-là fut dévastatrice, vient le beau temps. Mais pas toujours ! Elle laisse parfois place à la gadoue. Et l’on patauge dans une improbable embellie. Commerçants, producteurs, acteurs essentiels du tourisme ne savent pas, aujourd’hui, où poser le pied pour avancer vers ce demi-été qui s’annonce infranchissable. Les dégâts économiques sont importants. Les campings, les bars et restaurants doivent éponger le coup jusqu’à la mi-juillet. Après, ils prendront la saison là où elle sera. Ils n’ont pas d’autres choix que de la suivre. Nous les avons rencontrés. D’abord le maire, Marcel Boudes, aux taquets : "Je fais tout pour que ça reparte. Les travaux de construction de la base nautique ont repris. Elle sera terminée avant l’été. Sera-t-elle en activité ? Je ne sais pas ! J’aimerais. Les plages seront rouvertes. Les surveillants de plages sont recrutés. J’invite les commerçants à venir en mairie retirer un dossier de demande d’aide que nous instruirons en urgence, en lien avec la CCI ". Au Centre de formation Hydro, Paul Dellac espère avoir l’autorisation de faire revoler ses ULM début juin. Ces grands oiseaux avaient fui sous d’autres cieux plus rassurants. Ils poseraient bien désormais leurs fins fuselages sur le lac. À l’intérieur de ces engins, même quand c’est archi-complet, il n’y a que deux personnes : le pilote et le passager. Moins contaminants donc que le métro aux heures de pointe. Moins bondés !

Les campings sont dans l’attente

Quelles seront les conditions des autorités à la réouverture des lieux accueillant les vacanciers ? C’est encore une histoire de flou. Mais au Village Vacances Yaloer, Roger Van Stratum veut y croire. Pendant le confinement, se ralliant à l’optimisme, il a même repeint les volets des gîtes, et les portes coulissantes, en bleu clair, une jolie façon de hisser les couleurs : "On joue notre survie après ce massacre. Mais quelles seront les normes pour la location des gîtes. Désinfection, draps jetables... On ne sait pas. Pour l’instant, je m’adapte. Je refais le bar et la cuisine pour proposer, dès l’Ascension, des plats à emporter, des glaces, à consommer sur la plage ou ici... J’ouvre aussi le minigolf. Et le service de location de vélos, canoës, pédalos. J’espère avoir le droit ". Au camping le Saint-Étienne, même désarroi. Le coup est rude. Sera-t-il fatal ? Franck Dupont, le maître des lieux, se rassure en misant sur une clientèle plus locale, et essentiellement française : "Si elle est là, on passera à travers les gouttes ", dit-il désabusé. Sébastien Daures, le chef du restaurant "l’Escale", sur la paisible plage du Mayrac, penche pour une année blanche. Le restaurant serait alors fermé. "Pas question d’ouvrir l’établissement pour 20 jours, lâche-t-il. Et puis, sa conception de l’accueil oscille entre convivialité et intimité, deux notions très éloignées de la distanciation sociale, actuellement de mise.

Pour sauver la baraque, il pratiquera, lui aussi, la vente de plats à emporter. Pizza et salades accompagneront alors le bain quotidien. "À moins, sourit-il, qu’une belle arrière-saison...". Pourquoi pas ! Même cette année, l’avenir commence demain.

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