Espalion. Du château du Gouverneur au Vieux-Palais

  • La nuit, avec son éclairage, le Vieux-Palais fait le bonheur des photographes.
    La nuit, avec son éclairage, le Vieux-Palais fait le bonheur des photographes.
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CORRESPONDANT

Au fond de la rue du Plô, au confluent du Lot et du Merdanson, s’élève une demeure Renaissance devenue aujourd’hui l’un des sites emblématiques d’Espalion avec le Pont-Vieux.

En 1572, Bernardin de la Valette, seigneur de Coppadel, gouverneur de la Baronnie de Calmont-d’Olt puis de la ville désirait édifier une demeure digne de sa fonction. En bordure du Lot, l’angle nord-est des remparts Le roc de Mannnus s’avère un emplacement de choix. Il demande donc aux consuls et à l’assemblée communale l’autorisation d’ouvrir le rempart de la cité à cet emplacement et de réutiliser les pierres de l’église de Saint-Sauveur qui venait d’être détruite par les Huguenots. Ce qui n’était pas sans interroger dans une période ou les guerres de religion ensanglantent le pays (1572 est l’année de la Saint-Barthélémy).

Après réflexion, les consuls donnèrent leur bénédiction à ce projet à condition que La Valette construise, à ses frais pour protéger la ville, un tour donnant sur le Lot et le foirail. Cette tour, dont il pouvait jouir à son gré en temps de paix, devait en cas de danger être accessible aux défenseurs de la ville. Elle restait d’ailleurs propriété de la cité.

En 1599, les héritiers de Bernardin de la Valette vendent le château aux consuls.

De la Maison commune au Vieux-Palais

La maison commune installée jusque-là au Cazal, place du Puits, fut transférée sur les bords du Lot dans cette superbe demeure. D’hôtel particulier le château devient "hôtel-de-ville".

Au début du XVIIe siècle une partie de ses locaux inutilisés fut mise à la disposition des écoles car le nombre croissant d’élèves rendait trop étroite la maison Parayre où se déroulait alors l’enseignement public d’Espalion.

En 1799, la Constitution de l’an VIII fit d’Espalion une sous-préfecture dotée d’un tribunal. Les écoles durent alors déménager pour lui céder la place. Ce tribunal y logera jusqu’en 1850, date à laquelle il aménagera dans un tout nouveau bâtiment mis à sa disposition sur la place Saint-Georges.

En 1897, à la suite de la construction de l’actuelle église paroissiale, la mairie fut, après quelques aménagements transférée sur le boulevard dans la vieille église Saint-Jean-Baptiste. Après le départ des services de la mairie, le Vieux-Palais abandonné menace ruine. Malgré son classement aux Monuments historiques en 1912 le bâtiment agonise. En 1919, avec grand fracas, le pignon ouest s’écroule. Le salut viendra de la Caisse d’Épargne de l’Aveyron qui en 1936 racheta l’édifice à la ville, pour y installer ses nouveaux locaux après d’importants travaux de réhabilitation. Elle y restera jusqu’en 1992 après avoir accueilli, un temps, le musée Joseph-Vaylet. À cette date il sera recédé à la Ville.

Aujourd’hui, ultime preuve d’attachement des Espalionnais à ce qui fut le petit palais du gouverneur, superbement réaménagé, il abrite l’Association pour la Renaissance du Vieux-Palais que préside Philippe Meyer qui y porte de magnifiques activités culturelles et pédagogiques essentiellement autour de la musique.

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