Rodez. Football : Paul-Lignon, rendez-vous des finales des coupes de l'Aveyron

  • À l’image de Naucelle, tenant du titre, la finale de la coupe de l’Aveyron déchaîne les passions.
    À l’image de Naucelle, tenant du titre, la finale de la coupe de l’Aveyron déchaîne les passions. JLB
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Guillaume Verdu

Evénement majeur du calendrier sportif en Aveyron, les finales des coupes de l'Aveyron n'auront pas lieu, épidémie de Covid-19 oblige. En attendant de les retrouver en 2021, des inconditionnels racontent leur passion pour ce rendez-vous du football départemental.
 

"Jouer la finale à Paul-Lignon." Lorsqu’on interroge les acteurs du football aveyronnais en début de saison, cette phrase est probablement celle qui revient le plus souvent. Réel objectif ou rêve un peu lointain, la finale de la coupe départementale anime les passions. Au point, souvent, de devenir le but principal d’une saison, au détriment du championnat.

Alors que la plupart des coupes de District se jouent dans l’indifférence générale en France, celle de l’Aveyron déchaîne les passions. Tout d’abord, grâce au cadre qu’elle offre aux acteurs qui ont réussi à gravir les échelons jusqu’à la finale. Pour les filles comme pour les garçons, la dernière manche se joue à Paul-Lignon, à Rodez, le stade le plus prestigieux du département. "Arriver en finale et fouler cette pelouse, c’est le rêve de tous les footballeurs aveyronnais amateurs", confirme Patrick Gayrard, qui avait remporté la compétition avec Druelle en 1984, après avoir inscrit un triplé en finale. L’enceinte de la rue Vieussens a connu les plus belles heures du ballon rond rouergat, en Division 2 il y a une trentaine d’années ou en Ligue 2 en ce moment, et a aussi vibré au rythme des exploits du rugby ruthénois. Atteindre la finale, c’est un peu s’inscrire dans l’histoire du sport aveyronnais.

Esprit de clocher

L’autre ingrédient de cette recette magique est l’esprit de clocher, dans le bon sens du terme. L’épreuve donne la possibilité à des villages de faire parler d’eux comme rarement. Au-delà de fouler la pelouse de Paul-Lignon pour les joueurs, la récompense est aussi de faire migrer une bonne partie de sa commune à Rodez, le temps d’un match. "On fait même se déplacer des gens qui habituellement ne suivent pas le foot, apprécie Patrick Gayrard, aujourd’hui maire de Druelle. J’ai aussi vécu des finales en tant qu’élu, puisque le club en a disputé plusieurs ces dernières années. À chaque fois, j’ai été content de l’émulation suscitée."

En général, les clubs finalistes organisent un déplacement en bus vers Rodez pour leurs supporters. Et les habitants de la commune répondent présent. "Si j’étais cambrioleur, je peux vous dire que ce soir, je ferais le tour des maisons de Saint-Cyprien, car tout le village sera à Rodez !", nous avait glissé, en riant, un dirigeant de l’US Dourdou le jour de la finale 2011, heureux de voir la mobilisation populaire autour de son club, sacré chez les hommes cette année-là.

Convoi derrière un tracteur

Les tribunes de Paul-Lignon accueillent alors des kops improvisés. "La veille de la finale, on avait fabriqué des banderoles avec des draps et des drapeaux avec du tissu. La mère du gardien nous avait aidé à coudre", se rappelle Jordan Thémines. Jeune joueur de Rieupeyroux en 2012, il avait participé à quelques rencontres avec l’équipe première, mais n’était plus dans le groupe pour les derniers tours de coupe. Cela ne l’a pas empêché de s’investir pour animer les tribunes. "Avec des potes et des joueurs en U19, on avait écrit des chansons pour encourager Rieupeyroux, en détournant des airs de supporters de clubs pros, poursuit-il. On avait répété dans le bus qui nous a menés au stade. Les gens avaient suivi."

Le convoi jusqu’à Rodez reste souvent l’un des meilleurs souvenirs des supporters. "Nous étions venus en tracteur, se souvient Renaud Ferrié, en première ligne parmi les fans d’Agen pour les finales de 2006 et 2008. Il tirait une remorque décorée aux couleurs du club, sur laquelle une quarantaine de supporters avaient pris place. On était suivi par d’autres, venus en voiture et on avait fait plusieurs fois le tour de la place d’armes en allumant des fumigènes."

"Un autre moment fort, c’est l’envahissement du terrain à la fin du match, poursuit le Rieupeyrousain Jordan Thémines. Le président et les joueurs avaient les larmes aux yeux. on était qu’en District, mais c’est un peu comme si on avait gagné la coupe du monde."

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