Oscar (Papeete) : "Ce qui m’inquiète le plus, c’est d’être loin de la famille"

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  • S’il a pu profiter du lagon en arrivant en Polynésie, l’accès aux plages est désormais interdit. S’il a pu profiter du lagon en arrivant en Polynésie, l’accès aux plages est désormais interdit.
    S’il a pu profiter du lagon en arrivant en Polynésie, l’accès aux plages est désormais interdit. OP
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Aurélien Delbouis

Parti pour un stage en Polynésie Française, le Millavois Oscar Pécrix, étudiant à l’Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie de Bordeaux est aujourd’hui bloqué à Papeete. Dans l’attente d’un nouveau vol,Il nous raconte sa situation.

Il est arrivé à Papeete le 2 mars pour suivre un stage d’un mois dans un cabinet de pédiatrie respiratoire. Il devait prendre son vol retour le 13 avril après avoir profité de l’océan et de ses richesses, "un rêve" pour ce grand fan de plongée sous-marine. Un programme bien chargé mais forcément contrarié par la pandémie de Covid-19 qui paralyse le monde depuis plusieurs mois.

Originaire de Millau, Oscar Pécrix garde quand même le moral de ce côté-là du globe. "Le cadre est exceptionnel, mais j’avoue être très frustré de ne pouvoir en profiter. J’espère rentrer bientôt." Contraint de prolonger son bail polynésien, le Millavois explique : "Mon vol a été annulé du jour au lendemain. Je suis heureusement installé chez Mathilde, une amie à moi, qui m’accueille chez sa famille depuis."

De sa chambre avec vue sur le lagon de Moorea – "plutôt sympa" –, l’Aveyronnais garde aussi un œil ouvert sur la piste de l’aéroport international de Papeete, au chômage partiel depuis le 20 mars. L’activité étant évidemment, Covid oblige, limitée au strict nécessaire. "De la fenêtre de la chambre, je jette régulièrement un œil sur les avions en transit. Ceux qui atterrissent, qui décollent."

Un réflexe pour l’étudiant aveyronnais de 21 ans, "complètement dans le flou depuis bientôt un mois." "J’ai évidemment essayé de contacter ma compagnie aérienne, sans résultat jusqu’à présent. Personne ne répond à mes mails, les hotlines sont constamment saturées et il n’existe pas d’agence physique de la compagnie, ici, à Papeete".

Confinement prolongé

Pas mieux du côté du haut-commissariat de la République en Polynésie française et des ministères.

"J’ai expliqué mon cas mais personne n’est en mesure de me donner des informations précises. Chacun se renvoie la balle", peste le jeune homme, en contact régulier avec ses proches, "heureusement rassurés de savoir que je suis bien entouré." Pas suffisant pour le tranquilliser de son côté : "Ce qui m’inquiète le plus, c’est d’être loin de ma famille. J’ai des grands-parents, je m’inquiète de les savoir loin. J’ai peur de ne pas être là s’il leur arrive quelque chose."

Si à ce jour, 57 cas de Covid ont été dépistés en Polynésie, les mesures de confinement et le couvre-feu imposés en Polynésie française jusqu’au 15 avril sont prolongés jusqu’au 29 avril, ont annoncé vendredi le haut-commissaire de la République et le président polynésien : "Aujourd’hui, le virus est encore présent sur l’île de Tahiti et de Moorea, c’est pour cette raison que jeudi dernier, nous avons annoncé avec le président du pays la prorogation du confinement et du couvre-feu jusqu’au 29 avril. Ces mesures étaient justifiées et nécessaires car cela nous a permis de contenir le virus et il nous faut continuer dans cette voie car rien n’est gagné" a fait savoir Dominique Sorain dans un communiqué. Demeure pour l’Aveyronnais l’espoir d’un nouveau vol de rapatriement. Plusieurs vols internationaux ont été mis en place pour permettre aux non-résidents de quitter le territoire, soit 3 400 personnes qui ont déjà trouvé une solution de retour, annonçait, le 27 mars, le haut-commissariat de la République en Polynésie française.

Le 19 avril, un deuxième vol de la compagnie Air Tahiti Nui, sans escale entre Papeete et Paris, a également décollé pour faire valoir le principe de continuité territoriale.

Parmi les passagers, une majorité de résidents métropolitains comme Oscar. Une nouvelle rotation est également prévue dans les prochains jours.

"Le haut-commissariat vient de me confirmer qu’il n’y avait déjà plus de place pour moi mais un autre vol doit être affrété le 8 ou 9 mais. J’espère pouvoir prendre place à bord." On croise les doigts.

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