Rugby : Lévézou Ségala Aveyron, spécialiste du maintien hors terrain

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  • La crise sanitaire a mis fin à une saison mal engagée pour LSA.
    La crise sanitaire a mis fin à une saison mal engagée pour LSA. Archives Centre Presse - Jean-Louis Bories
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Guillaume Verdu

Pour la troisième fois en cinq saisons, le club aveyronnais garde sa place en Fédérale 2 pour des raisons extra-sportives.

Il faut croire que la bonne étoile du Lévézou Ségala Aveyron n’a pas fini de briller. Elle aurait pourtant des raisons de pâlir, tant les Cassagno-Réquistanais ont eu la fâcheuse habitude de la solliciter depuis leur accession en Fédérale 2, en 2015. Sauvés à deux reprises sur le plan administratif, en 2016 et 2017, ils ont eu besoin cette année d’un coup de pouce du destin pour conserver leur place au quatrième niveau français.

Avant-derniers et relégables au moment de la fin prématurée des championnats amateurs, due à l’épidémie de Covid-19, les Aveyronnais font en quelque sorte partie des bénéficiaires de la crise sanitaire. La fédération a en effet décidé qu’il n’y aura pas de descente cette saison.

Et pourtant, les dirigeants avaient laissé leurs espoirs de maintien au vestiaire depuis le 26 janvier et une défaite à domicile face à Cahors (19-10), premier non relégable. "Sur le plan sportif, on n’y croyait plus, convient Francis Bayol, le président. Mais les instances nous ont contactés pour nous dire qu’on est maintenu. Et comme il paraît qu’un maintien ne se refuse pas, on a décidé de repartir en Fédérale 2." Au club, tout le monde n’a cependant pas partagé cette évidence et, avant d’être écartée, l’idée de repartir à l’étage en dessous a fait son chemin. Probablement la trace laissée par cinq saisons passées en deuxième moitié de classement, durant lesquelles les victoires ont été bien plus rares que les défaites.

"On n’oublie pas qui on est"

"Certains ont peut-être un peu de mal à le vivre", reconnaît le centre Mathieu Jourdas, au club depuis 2003. Même s’il était blessé lors de la première, il a connu les cinq saisons de LSA en F2. Et donc les deux premiers sauvetages sur tapis vert.

En 2016, les Ségalis ont profité des rétrogradations financières de plusieurs clubs pour être repêchés, deux mois après le terme de la saison, bouclée à l’avant-dernière place. Un an plus tard, la formation aveyronnaise a été sauvée par la réforme des championnats, entraînant la suppression des descentes. Une décision annoncée à quelques journées de la fin du championnat, que LSA s’apprêtait à terminer, là encore, avant-dernier.

Chanceux, les Cassagno-Réquistanais ? Certainement. Mais pas uniquement. Ils ont aussi su se maintenir sportivement, en 2018 et 2019. "Et quand nous devions descendre, nous n’avons jamais été aux fraises, souligne Mathieu Jourdas. Cela s’est toujours joué à peu de points."

Ces sauvetages de la dernière minute se croisent avec la singularité de LSA. Au contraire de la plupart des formations de ce niveau, le club a choisi la formation plutôt que le carnet de chèques pour construire son équipe. "C’est sûr que pour jouer les phases finales, il faudrait être bien plus armé, lance Francis Bayol. Mais ce n’est pas notre politique de recruter des joueurs à 1 000 euros par mois."

"On essaye de survivre mais on n’oublie pas qui on est, poursuit Mathieu Jourdas. Le choix est fait de ne pas recruter à tout va. C’est peut-être pour cela que c’est compliqué sportivement, mais le club a un entourage sain et aucun souci financier."

De quoi lui permettre de continuer à exister en Fédérale 2. "À ce niveau, on profite de belles oppositions et c’est formateur pour nos jeunes, apprécie le joueur. Le club progresse de façon intelligente, on fait notre chemin." Qui lui permet, aujourd’hui, d’être l’un des deux meilleurs clubs du département, avec Millau.

27

Le nombre de victoires enregistrées par LSA depuis sa montée en Fédérale 2, il y a cinq ans. Neuf de ces succès ont été obtenus en 2018-2019, la meilleure saison du club à ce niveau, achevée à la 8e place.
 

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