Villefranche-de-Panat. La foire s’est tenue et chacun a su se tenir ! Pari tenu !

Des marchands mais peu de marchandage ! Pour les courses, c’était la course. Et même derrière, on prenait les devants. On filait. C’était sérieux. Les potins n’étaient pas de la partie, ou alors sous le manteau, d’autant qu’il pleuvait. Il convenait juste de s’approvisionner. C’était la condition. Chacun avait eu le marché en main.

La municipalité avait eu la riche idée de demander une dérogation à la préfecture afin que ce rendez-vous mensuel, interrompu ces mois-ci, puisse à nouveau avoir lieu, mais de façon réorganisée.

Les stands étaient donc plus dispersés. Il y avait des trous, des exposants, et des trous, un peu comme si la place du marché était à vendre, elle aussi.

Les étals, ces colporteurs de senteurs et de couleurs, étaient chargés des produits de première nécessité, confinement oblige. Et nécessité fait loi. Pas de gadgets donc, de salopettes en croco ou d’épluche-légumes solaires... Mais des fruits, des légumes, du fromage, de la viande, et des plants... L’heure était venue de planter. La vente en plein air, de manière éphémère, dans l’espace public, est présente dès le début des sociétés humaines, aux quatre coins du globe, bien avant les supermarchés.

Et ces échanges à l’air libre ont déjà frôlé de nombreuses épidémies. Et ils s’en sont remis. Ils s’en remettront ! Le chaland prenait ses distances. La chalande aussi. Tous tenaient le virus en respect. Et l’on s’approchait peu des plus proches.

Certains lançaient quand même quelques mots en direction d’une lointaine relation, afin d’alimenter la discussion qui, elle aussi, a besoin de se nourrir. Prochaines foires : 28 mai, 25 juin. Et tout l’été.