Quatre initiatives pour venir en aide aux victimes de violences familiales pendant le confinement

  • En France, les signalements de violences conjugales ont augmenté de plus de 30% en province et à Paris une semaine après le début du confinement.
    En France, les signalements de violences conjugales ont augmenté de plus de 30% en province et à Paris une semaine après le début du confinement. lolostock / IStock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Véritable fléau en France, où une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint, les violences conjugales et familiales explosent pendant le confinement. Pour venir en aide aux victimes, les initiatives associatives et citoyennes se multiplient : cagnotte d'urgence, tchat dédié, solutions d'hébergements... 

Un tiers de plus en une semaine. C'est le constat alarmant dressé fin mars en France sur l'augmentation des violences conjugales en France depuis l'entrée en vigueur du confinement. Soit une hausse de 32%. Dès le 17 mars, les associations donnaient l'alerte sur les risques de violences accrus pour les femmes qui habitent avec un partenaire violent. Fin mars, le gouvernement a lancé un dispositif d'aide pour les victimes, en proposant aux pharmacies de servir de point de relais pour signaler les cas de violences à la police.

A cette hausse dramatique, s'ajoute celle des violences familiales, subies non seulement par les femmes, mais aussi par les enfants. Ces derniers mois, les initiatives associatives et citoyennes afin de venir en aide à ces personnes pour qui le confinement est synonyme de danger se multiplient sur le territoire français. Quatre d'entre elles ont retenu notre attention. 

Une cagnotte d'urgence par la Fondation des Femmes

Avec la cagnotte "Urgence Covid-19", la Fondation des Femmes appelle aux dons pour venir en aide aux femmes qui en ont besoin. A travers un don unique ou mensuel l'opération donne la possibilité de financer plusieurs actions, dont la nature varie selon le montant. 

Un don de 90 euros permettra par exemple de financer une nuitée pour héberger en urgence une femme victime de violences conjugales et son/ses enfant(s), tandis que 200 euros représentent l'équivalent des besoins de première nécessité pour une femme et ses enfants dans un centre d'hébergement spécialisé.

Un tchat entièrement dédié aux victimes ouvert 7 jours sur 7 

L'association de défense des droits des femmes "En avant toutes" a lancé mi-avril le premier tchat pour répondre à l'urgence des violences conjugales. Intitulé "comment on s'aime", le service assure une écoute par quatre femmes expertes dans les questions de couple et se veut une réponse complémentaire à l'écoute téléphonique pour accompagner au quotidien les femmes victimes de violences conjugales. 

"Il s'adresse à toutes les personnes qui se posent des questions sur le couple ou leur famille, et sur les violences qui peuvent y exister. A celles et ceux qui pensent vivre ou avoir vécu des violences et qui veulent en discuter, qui ont besoin d'informations et de conseils, ou qui ont simplement des doutes et besoin d'en parler à quelqu'un", explique l'association.

Une campagne vidéo portée par des célébrités pour secourir les enfants maltraités

Depuis le début du confinement, la ligne téléphonique "Allô enfance en danger" 119 déclare environ 1.000 appels par jour (contre 700 en temps normal) pour signaler des cas de violence sur des enfants. Pour réagir à ce fléau, le collectif de professionnels de la publicité et de la communication France Pub a lancé une campagne de sensibilisation à travers des courtes vidéos diffusées à la télévision et sur les réseaux sociaux. 

Incarnée par 60 personnalités issues du monde du sport (Benjamin Pavard), de la musique (Pedro Winter), du jeu vidéo (Fabien Devide "neo") ou de la comédie (Kev Adams), la campagne s'adresse directement aux enfants et les incite à composer le 119.

Une plateforme pour proposer un lit ou un logement

Lancée début avril par quatre étudiants en communication, "Un abri qui sauve des vies" est une plateforme solidaire sur laquelle toute personne qui souhaite aider les victimes de violences familiales peut indiquer qu'elle dispose de lits ou de logements.

"Nous avons dû présenter un projet d'initiative solidaire pendant le Covid-19 dans le cadre de nos cours et nous avons finalement décidé de le réaliser concrètement", expliquent les fondateurs de la plateforme à ETX Studio.

En l'espace de trois semaines, la plateforme a permis de mettre 30 logements disponibles à disposition des personnes dans le besoin, dans toute la France (Paris, Nice, Toulouse, Brest etc). Les demandes des victimes émanent principalement d'associations, telles que Solidarité Femmes et Une Femme un toit, qui s'occupent de l'installation et du suivi de ces personnes.

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