Aveyron : les infirmiers libéraux au plus près de la crise

  • Michel Bonnemaire,président du conseil de l’ordre des infirmiers de l’Aveyron. Michel Bonnemaire,président du conseil de l’ordre des infirmiers de l’Aveyron.
    Michel Bonnemaire,président du conseil de l’ordre des infirmiers de l’Aveyron. CP - Reproduction Centre Presse
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Philippe Henry

Depuis le début de la mise en place des mesures sanitaires, ces professionnels de santé continuent d’assurer les soins à leurs patients mais également de lutter contre le Covid-19, malgré les difficultés.

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 et plus encore depuis les mesures prises pour le confinement, les infirmiers libéraux sont aux avant-postes de la crise sanitaire. Pour Michel Bonnemaire, président du conseil de l’ordre des infirmiers de l’Aveyron, le travail des quelque 700 infirmiers libéraux qui œuvrent sur l’ensemble du département "doit être salué".

"Au début de cette crise, les conditions de travail étaient vraiment difficiles, se souvient-il. Les protections étaient clairement insuffisantes. Peu de masques, certains étaient périmés, très peu de blouses, etc. Les infirmiers ont dû vraiment se débrouiller dans les premiers temps."

Alors, certains ont pu bénéficier de la générosité d’entreprises qui ont cédé leurs stocks de masques, de gants, ou encore de blouses de protection.

Puis, après le personnel des Ehpad et des hôpitaux et les médecins, les infirmiers libéraux ont pu bénéficier du matériel nécessaire pour se rendre au domicile de leurs patients. "Aujourd’hui, les infirmiers sont parfois les seuls à aller chez certaines personnes, souligne Michel Bonnemaire. En plus des soins apportés à ces patients, nous sommes un véritable lien avec l’extérieur."

Dans certains secteurs du département, ces professionnels de santé se sont organisés pour répondre au mieux à la demande de soins et gérer les impératifs liés aux mesures sanitaires drastiques. Par exemple, dans l’Ouest-Aveyron, les infirmiers se sont coordonnés avec les autres professions de santé pour apporter des réponses rapides et adaptées.

Avec les maisons de santé de Villeneuve-d’Aveyron et de Villefranche-de-Rouergue, deux structures ont été créées pour accueillir des personnes touchées par le Covid-19. "Nous avons diagnostiqué une soixantaine de personnes depuis le 23 mars", explique cet infirmier qui officie à Villeneuve-d’Aveyron. La coordination s’est également renforcée avec les médecins de ville, alors qu’au début de la crise, certaines difficultés ont pu apparaître : quelques infirmiers ont ainsi déploré que certains médecins ne les avaient pas avertis que des patients étaient porteurs du Covid-19. Alors que les infirmiers disposaient de peu de protection.

Et certains malades ont caché leur infection pour continuer à être soignés. "Ces cas ont été rares et aujourd’hui, la communication se fait bien mieux", se félicite cet infirmier du Villefranchois.

"Il a fallu aussi discuter avec les familles, dire à certains qu’il n’était pas très prudent de rester pendant que nous, les infirmiers, nous prodiguions des soins, poursuit-il. Mais les gens ont rapidement compris l’intérêt de ces mesures."

Ils travaillent également dans des milieux ruraux où les personnes âgées sont particulièrement vulnérables.

"Mais comme les visites sont de plus en plus rares, nous craignons que certaines personnes décompensent complètement", déplore-t-il.

À l’image des autres professionnels de santé, les infirmiers libéraux luttent contre la propagation du Covid-19 mais ils continuent d’œuvre pour soigner ceux qui le nécessitent, malgré les difficultés.

 

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