Pour Chantal et Émilie, infirmières sur le Ségala, "le stress de transmettre le virus"
Dans ce cabinet d’infirmières du Ségala, le nombre de patients visités est passé de 80 par jour à une cinquantaine depuis le début du confinement. Les cas sont hiérarchisés et les interventions plus longues, alors que certains équipements commencent à manquer.
"C’est même pas pour nous qu’on a peur, c’est pour les autres. On veut y aller, c’est notre métier. Mais il faut protéger les patients." Pour Émilie et sa collègue Chantal, infirmières, les conditions de travail ont radicalement changé depuis l’instauration du confinement. D’un volume de 70 à 80 patients par jour au quotidien, le cabinet du Ségala est passé à une cinquantaine de visites. Une charge de travail réduite pour les huit infirmières ? Pas nécessairement.
Au commencement de cette nouvelle organisation, il a fallu hiérarchiser. "Voir qui on pouvait ne plus aller voir, grâce notamment au renfort de la famille, parfois confinée elle aussi avec les patients. Notre stress, c’est de transmettre le virus", explique Chantal.
Les patients sont moins nombreux, par ailleurs, du fait de l’annulation des actes chirurgicaux non urgents, d’une circulation routière moindre (moins d’accidents) et de la baisse du nombre des accidents du travail.
"Certains ne voient personne"
"C’est un choix personnel de voir moins de monde… mais c’est très compliqué", reprend l’infirmière. Les patients qui ne reçoivent plus de visites des infirmières sont appelés deux fois par semaine. Une surveillance à but sanitaire autant que psychologique, "car certains ne voient personne et ont beaucoup de mal avec la solitude", souligne Émilie. Si le besoin s’en fait sentir, les infirmières reprennent immédiatement leurs visites.
"Plusieurs patients nous ont demandé de ne plus passer les voir du tout", expliquent les jeunes femmes. Un comportement à l’opposé de celui de certains autres : "Parfois ils ne nous disent pas la vérité, affirment n’avoir aucun symptôme… et commencent à tousser quand on les pique."
Des blouses achetées chez le carrossier
Ce nouveau cadre exige l’application d’un protocole strict de la part des professionnelles, qui consacrent désormais énormément de temps à s’équiper : masques, charlottes, surblouses, surchaussures…
Pour le cabinet, le budget consacré aux gants et au gel hydroalcoolique a été multiplié par trois, alors que les blouses manquent à l’appel.
Dans un premier temps, les infirmières ont acheté des modèles destinés aux carrossiers. Une solution qui ne durera cependant pas éternellement.
Depuis le début du confinement, les professionnelles du cabinet ont eu à se rendre chez une quinzaine de patients atteints du Covid-19.
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?