Villefranche-de-Rouergue : le docteur Pascale Combe-Cayla face au Covid-19

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  • La pneumologue, Pascale Combe-Cayla.
    La pneumologue, Pascale Combe-Cayla. -
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Centre Presse

En première ligne durant plusieurs semaines à La Chartreuse, la pneumologue témoigne.

À la veille, tout le monde l’espère, d’un possible déconfinement le 11 mai prochain, c’est-à-dire dans cinq jours, la pneumologue, Pascale Combe-Cayla, qui exerce depuis une vingtaine d’années à l’hôpital de La Chartreuse, à Villefranche-de-Rouergue, a pris quelques jours de repos après avoir été en première ligne durant de nombreuses semaines. Elle reprend des forces afin de faire éventuellement face à une seconde vague épidémiologique que beaucoup redoutent. "On ne sait pas si ça va flamber. S’il y a une vague elle se situera 15 jours à trois semaines après le déconfinement. Mais la caractéristique majeure des virus c’est de baisser d’intensité en avril pour remonter en octobre tout en observant un pic en janvier, février et mars. Ils sont en général très prolifiques par des températures autour de 10° et ont tendance à baisser lors des chaleurs estivales", précise-t-elle.

"Le virus n’est pas là"

Outre la fatigue mais aussi le stress lié à ce virus encore mal connu, ce qui est très lourd en structure hospitalière ce sont les mesures sanitaires draconiennes. "C’est très compliqué sur le plan hygiène. ça prend beaucoup de temps car il faut se déshabiller à chaque chambre. C’est aussi très lourd sur le plan technique sans compter que tout ça représente aussi un coût financier important", confie la pneumologue. Si pour les équipements la situation a été tendue un moment à l’hôpital de Villefranche, tout est rentré dans l’ordre mais on note toujours un manque de surblouses. "Heureusement le virus n’est pas là et tous les professionnels ont été testés négatifs", se félicite la pneumologue.

L’hôpital de Villefranche est tête de pont avec celui de Millau afin de dépister les cas graves de Covid-19 qui nécessitent ensuite d’être envoyés au CHU de Rodez. "Ces quinze derniers jours on a observé une diminution des cas sur le Villefranchois ainsi qu’une baisse de fréquentation des consultations des médecins généralistes à La Madeleine". D’ailleurs, sur les 26 hospitalisations en cours pour coronavirus, seulement deux personnes se trouvaient hier soir en réanimation. "Le souci du Covid-19 c’est qu’il présente des signes atypiques autant chez les enfants que chez les adultes mais aussi chez les personnes âgées avec par exemple une désorientation, une perte d’équilibre qui peut provoquer des chutes et par conséquent des fractures du col du fémur. On reste très vigilant sur tous ces cas atypiques pour lesquels on réalise des bilans beaucoup plus complets".

Pour la pneumologue, le test nasal n’est pas fiable à 100 %. "Le bilan biologique prend davantage de temps mais il est plus performant même s’il est plus coûteux".

Pascale Combe-Cayla trouve que les gens, qui étaient sérieux au début, ont tendance à rebouger un peu trop vite avant le déconfinement. Elle insiste absolument sur le fait de sortir masqué même si ce n’est pas obligatoire. "Et le masque ne fait pas tout, encore faut-il bien l’utiliser, c’est-à-dire pas plus de quatre heures. Après, soit on le jette soit on le met au lavage". Pour la pneumologue, c’est impératif de prévoir deux masques par jour. "Et surtout on ne le tripote pas sans arrêt !".

Pas de retard dans les prises en charge

En raison de l’épidémie, Pascale Combe-Cayla a reporté les rendez-vous de ses patients les plus fragiles au cœur de l’été. Mais il lui tarde de pouvoir réexaminer toutes ces personnes qui ont des problèmes respiratoires et exigent un suivi, sans oublier les urgences. "On a mis en place des secteurs d’attente dans des espaces différents. On a organisé des circuits pour que les gens soient sereins", précise-t-elle pour les tranquilliser. "Mais certains patients ne consultent pas et quand ils vont arriver ça va être catastrophique car ils auront trop attendu", s’alarme-t-elle. "Je ne veux absolument aucun retard dans les prises en charge", martèle la pneumologue Pascale Combe-Cayla.

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