Rodez. Elsa, Ruthénoise en Guadeloupe : "On espère qu’il n’y aura pas de deuxième vague"

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  • La Ruthénoise a exercé en Guyane et en Martinique avant de poser ses valises en Guyane jusqu’en novembre. EV
    La Ruthénoise a exercé en Guyane et en Martinique avant de poser ses valises en Guyane jusqu’en novembre. EV Repro CP -
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Aurélien Delbouis

Interne en anesthésie-réanimation à l’hôpital de Pointe-à-Pitre, la Ruthénoise Elsa Vidal revient sur les dernières semaines de confinement sur l’île de 375 000 habitants, où l’épidémie de Coronavirus poursuit sa lente décrue.

Les plages paradisiaques de la perle des Antilles se sont vidées du jour au lendemain. Et bien après la date du 11 mai, elles risquent de rester encore désespérément vides. Interdites jusqu’à nouvel ordre.

Dans ce paysage de carte postale, une Aveyronnaise, Elsa, multiplie les gardes à l’hôpital de Pointe-à-Pitre. Interne en sixième année, la Ruthénoise de 25 ans partage son temps entre le service anesthésie et le pôle réanimation du CHU, transformé en centre de traitement du Covid. "J’alterne trois gardes de 24 heures par semaine, confie-t-elle. Les semaines sont bien remplies."

Pas question en revanche de rentrer en métropole. "Il n’en a jamais été question. Je m’étais engagée à faire mon internat ici et à soigner la population ici, en Guadeloupe. Je me suis sentie plus utile dans un service que je connaissais, où j’avais déjà travaillé." Très inquiète dans un premier temps des manques de moyens "chroniques" de l’hôpital public, la Guadeloupe semble avoir réussi, pour l’heure, à limiter la propagation du virus. Un soulagement sur une île qui avait tout à craindre.

"Il faut que ça s’arrête !"

"Niveau matériel effectivement, nous sommes très dépendants des ravitaillements de la Métropole, explique l’interne. Sans parler du déficit financier important de l’hôpital qui n’arrive plus à payer ses fournisseurs." Pas étonnant ainsi, dans un geste unanime de solidarité, que les producteurs de rhums se soient mis d’accord pour fournir l’alcool nécessaire à la fabrication de gel hydroalcoolique…

Autre problème, et non des moindres, la faiblesse du maillage sanitaire territorial. "Le service réanimation de Pointe-à-Pitre est aussi le seul ici. Toutes les petites îles autour n’ont pas d’équivalent. On sait donc que si le service est complet, nous n’avons plus aucune autre solution de prise en charge." Autant de problématiques de l’insularité qui ont aussi joué en faveur des professionnels de santé. "Les mesures de confinements sont arrivées au bon moment, se souvient l’interne. Assez tôt sur une île où le nombre de cas n’était vraiment pas élevé. Les frontières ont été fermées très tôt. Le virus n’avait pas encore eu le temps de circuler. Il faut aussi reconnaître que les Guadeloupéens ont bien respecté le confinement. C’est notre chance." En parallèle, les soignants ont vite transformé le centre hospitalier en camp retranché, le nombre de lits de réanimations dédiés à la prise en charge des patients atteints étant multiplié par deux. "Nous disposions de 48 lits de réanimation. Et très rapidement, des médecins remplaçants sont venus nous prêter main-forte. La réserve sanitaire nous a aussi permis d’allouer davantage de moyens aux unités de réa. Les tableaux de garde se sont bien mis en place. Il y avait du boulot mais on a bien géré !"

"On casse tout"

Dans un entretien au Monde, le chef du service de la réanimation du CHU de la Guadeloupe, Michel Carles expliquait, en effet, avoir localisé trois sources de contamination : "les croisiéristes qui sillonnaient les Antilles ; des gens venus du cluster de l’Oise vers l’île de Saint-Martin ; et quelques personnes qui étaient au congrès évangélique de Mulhouse." Trois sources aujourd’hui définitivement sous contrôle, la Guadeloupe ne comptant pour l’heure que 152 cas avérés pour 13 décès.

"Nous n’avons jamais été dépassés. La situation a toujours été contenue, confirme l’interne. Dès lundi, nous allons reprendre les opérations programmées, mises en suspens le temps du confinement." Les moyens matériels alloués au Covid, dont les fameux respirateurs – une denrée rare aussi aux Antilles – retrouvent leurs services originels. "On casse tout en espérant qu’il n’y ait pas de deuxième phase. Il faut que ça s’arrête là" prie la jeune femme dont le retour en France n’est prévu qu’au mois de novembre prochain.

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