Mégane (Australie) : « Le gouvernement a commencé à assouplir le confinement »
Trois ans déjà que Mégane est installée à Sydney. Trois ans qu’elle profite de la Nouvelle-Galles du Sud avec l’enthousiasme de ses 24 ans. Et de l’enthousiasme, il lui en faut d’autant plus aujourd’hui dans la ville la plus peuplée d’Australie, confinée elle aussi pour faire face au Covid-19.
"Nous avons été invités à rester chez nous. Tout s’est fait sans trop de mal. Les Australiens ont, de ce point de vue, un sens des responsabilités assez marqué. Suivre scrupuleusement les règles est ancré dans la culture australienne, notamment la distanciation sociale », explique la Millavoise, en charge durant trois années d’une agence de communication. Pour les autres, ceux dont les justifications de sorties paraissent « plutôt contestables », c’est une amende de l’ordre de 1 100 dollars australiens, soit environ 660 euros, qui les ramènera rapidement à la raison. Dissuasif en effet !
Désormais concentrée sur de nouveaux projets professionnels - elle travaille au développement d’une plateforme dédiée à la recherche d’emploi - la diplômée de l’IUT de Rodez n’a pas traîné, en effet, avant de changer de voie. « Le coronavirus m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses tant humainement que professionnellement. Aujourd’hui, je souhaite me rapprocher des gens que j’aime et développer ma propre entreprise. » Elle n’a pas tardé, non plus, à s’isoler. « Sans véritables injonctions des autorités, les rues se sont rapidement vidées. Les commerces, bars et restaurants ont fermé leurs portes mais beaucoup ont continué à assurer le service à emporter. » En même temps, les frontières ont été fermées jusqu’à nouvel ordre. Comme les plages. Mais dans l’ensemble, l’Australie, comme sa voisine néo-zélandaise, a commencé à assouplir les mesures de confinements. « La plage de Bondi Beach à Sydney est à nouveau ouverte », confirme la Sud-Aveyronnaise, « mais uniquement aux surfeurs, nageurs et amateurs de sports aquatiques. » Pour la bronzette, on repassera ! »
« No Worries Mate ! »
Pas de bain de soleil pour Mégane donc - d’autant que la saison hivernale est annoncée aux antipodes - mais une véritable éclaircie pour l’île-continent. « Les choses évoluent très favorablement. Les rues commencent à se remplir petit à petit, on sent un nouveau frémissement, même sur le plan économique », analyse la jeune française. « Beaucoup estiment ici que les commerces pourront ouvrir d’ici 4 semaines. C’est ce que l’on entend de plus en plus. Il est temps : l’Australie a déjà beaucoup souffert. » Il y a quelques mois à peine, l’Australie subissait les plus grands incendies de son histoire. Une catastrophe écologique sans précédent - plus de 10 millions d’hectares, soit l’équivalent de la superficie de la Bulgarie sont partis en fumée - qui avait déjà grevé l’économie du pays.
« Il va y avoir des lendemains difficiles, mais les Australiens restent optimistes en toutes circonstances. C’est le pays du « No worries Mate ! », remarque Mégane, attentive à la situation en France. « Je suis évidemment l’évolution de la situation en France, en Europe plus largement, qui a franchement été beaucoup plus touchée que l’Australie. »
Et si à aucun moment il n’a été question pour elle de regagner l’Hexagone - les frontières australiennes étant probablement fermées jusqu’à la fin de l’année -, la France, elle le reconnaît, la « titille de plus en plus ». « C’est sans doute lié au fait que je ne vais pas pouvoir rentrer quand je le souhaite. Mais c’est comme ça. On s’adapte. »
Depuis le début de l’épidémie, l’Australie a enregistré 6 900 cas de Covid-19, dont 96 ont été mortels, pour une population d’environ 25 millions d’habitants.
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