Espalion. Bonneval lieu de solitude et de recueillement

  • Au fond dune vallée boisée, Bonneval est un lieu propice au recueillement.
    Au fond dune vallée boisée, Bonneval est un lieu propice au recueillement.
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CORRESPONDANT

L’histoire de l’abbaye de Bonneval, c’est celle des moines jusqu’à la Révolution puis des religieuses à partir de 1875. Deux congrégations cisterciennes qui ont fait de la prière et du travail manuel, les bases de leur vie monastique.

Selon l’histoire, l’évêque de Cahors, Guillaume de Calmont, dont le château domine Espalion faillit se noyer en traversant le Lot. Dans la nuit qui suivit, il vit en songe une procession de moines qui montait au ciel. Saint-Jean-Baptiste, patron de sa famille apparut à son tour. Il l’engagea à construire un monastère. C’est ainsi qu’en 1147, sept moines cisterciens et leur prieur, venus de Mazan (Ardèche) s’établirent au mas de Pussac pour, quelques années plus tard construire au fond de la vallée ce qui sera l’abbaye de Bonneval.

Grâce aux dons de l’évêque fondateur et des plus grands seigneurs du Rouergue soucieux de se ménager des faveurs spirituelles, cette abbaye deviendra une des plus importantes du Rouergue.

Aux XIIe et XIIIe siècles, les dons en terres et le travail de leur mise en valeur par les moines permettent de constituer un patrimoine de "granges" considérable.

En 1185, Bonneval possède déjà douze granges sans compter de nombreux domaines divers. Avec des dons qui continuent jusqu’à la fin du XVIe siècle ce patrimoine continu de s’agrandir

Bonneval qui ressemble plus à un château qu’à un monastère est riche, très riche même.

Des temps difficiles

La guerre de Cent Ans sera une des premières causes de la décadence de l’abbaye. Les enlèvements de bétail et les brigandages se succèdent. Bonneval est prise par les routiers en 1375. Malgré les fossés et les fortifications, elle sera pillée en 1588 par les Huguenots.

Plus tard, l’arrivée des abbés dits "commendataires" qui dirigeaient l’abbaye avec pour unique but, la recherche de revenus à partager entre eux-mêmes et les moines va profondément bouleverser les règles cisterciennes. Bonneval devient le rendez-vous de tous les personnages des environs qui aiment la bonne chère et les parties de plaisir.

À la Révolution, les biens du clergé sont saisis. Le pillage commence. Bonneval est vendu le 2 mars 1791, puis revendu en plusieurs lots. Certains s’acharnent à chercher les trésors que, selon la rumeur, les moines auraient cachés. Les dégâts sont à la mesure de leur déception.

En 1859 le calme est revenu et l’abbé Bousquet écrit "le grandiose des ruines le dispute au grandiose de la solitude qui n’est troublé que par le bruissement des eaux de la Boralde".

La renaissance

C’est par un triste jour de novembre 1875 que douze moniales cisterciennes venant de Maubec (Drôme) arrivent à Bonneval pour fonder un monastère. Avec l’aide de l’évêque de Rodez et la générosité du sénateur Casimir Mayran le site en ruine est acheté.

La tâche est énorme : les bâtiments sont détruits, le cloître n’existe plus et l’église est à ciel ouvert. Après le pénible déblaiement des ruines la reconstruction peut commencer.

Il faut aussi savoir, que dans leurs maigres bagages, les moniales avaient emporté un petit trésor : les recettes du chocolat d’Aiguebelle. Petit à petit elles vont perfectionner leur moyen de production. Avec une turbine hydroélectrique sur la Boralde en 1885, leur atelier sera équipé de l’électricité. C’est ainsi que depuis presque un siècle et demi se marient à Bonneval vie spirituelle et douceurs de la vie terrestre.

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