Rodez. Ce lundi en Aveyron, ils reprennent pignon sur rue

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Centre Presse

On lâche un peu les vannes ce 11 mai, la crise offrant un nouveau souffle aux commerces et un petit semblant de liberté à une clientèle impatiente de retrouver leurs boutiques. En attendant que cafés et restaurants rouvrent leurs terrasses et raniment la flamme de la convivialité, nombreux sont ceux qui sortent de deux mois de confinement préjudiciables à leur activité, à retrouver le sourire. Tour d’horizon désormais éclairé…

 

Centre Presse - José A. Torres

Le coiffeur Gilles Ayral et son équipe bien affûtés

Ah ! Aller chez son coiffeur… On en ferait presque le symbole de la liberté retrouvée. Que celui qui n’a pas parlé du coiffeur durant cette période de confinement perde ses cheveux sur-le-champ. Même les chauves en ont parlé ! Les incessants coups de fil auquel doit répondre Gilles Ayral, qui possède un salon dans le cœur de Rodez et un autre à Onet-le-Château, ne témoignent pas d’autre chose que de cette impatience qui gagne la France désormais bien chevelue ou très mal coiffée.

Mais si Gilles Ayral aime bien la course à pied, il ne cache pas redouter un petit peu ce retour à la compétition. "Dès lundi, ce sont des journées de douze – treize heures qui nous attendent avec mon équipe" glisse-t-il. Des journées marathon pour répondre aux nombreuses sollicitations pour les cheveux et la barbe, tout en prenant en compte les nouvelles règles d’hygiène et de sécurité qui s’imposent. Jusqu’à ouvrir le dimanche matin pour un des deux salons.

"Ce sera à flux tendu durant au moins quinze jours", souffle-t-il. Veillant à accorder un accueil toujours très souriant et cordial à sa clientèle, il redoute également ses journées à parler derrière un masque ou une visière… Or, on sait combien les gens aiment parler à leur coiffeur.

Mais ce qui le rassure, c’est la motivation de son équipe. Qui a des fourmis dans les jambes. Après une première période de confinement passée à se reposer, une deuxième à s’inquiéter un peu, et une troisième à se projeter, la "team" Gilles Ayral semble bel et bien aussi affûtée qu’une lame de rasoir. Tout en étant prête à prendre les précautions qui s’imposent pour éviter, en tout cas, une deuxième lame de confinement.

 

Reproduction Centre Presse - Reproduction Centre Presse

Sébastien à Laissac : le bonheur est dans les fleurs

Il s’apprêtait à ouvrir sa boutique pour la première fois quand le confinement a poussé tout le monde aux abris. Un coup du sort, et surtout une partie remise pour Sébastien Boscus qui vient de reprendre la boutique de Violette Maurel à Laissac et ne cache pas son impatience d’entreprendre enfin ses compositions florales. Car Sébastien est un artiste, bien connu des Laissagais pour animer depuis quelques années déjà la ZAC, (Zone d’activités créatives et récréatives) pour enfants et adultes, où les fleurs ont toujours leur place… Et il compte bien mener de front ses ateliers (qui reprennent aujourd’hui), et sa boutique (ouverte dès demain) où officiera à nouveau, mais à ses côtés cette fois, la salariée de Violette Maurel, Virginie, qui fait partie de l’aventure. "J’avais déjà des commandes pour des mariages et des événements, tout a été reporté. Et quand on monte un projet depuis des mois, on se pose la question de savoir si on finira par ouvrir… Objectif maintenant : réussir la Fête des mères l !". Violette Maurel, désormais à la retraite, lui donnera un coup de main, promis.

L’heure est maintenant aux livraisons, Sébastien veut autant que possible privilégier des productions plus locales, qui restent difficiles à trouver. Et tout reste un peu compliqué quand on vient de passer deux mois sans revenu. "Il faut que les gens reviennent, et n’aient pas peur de pousser la porte du magasin, notamment les personnes âgées". Mais Sébastien est un combattant qui sait s’accrocher et qui sait plus que tout autre que le bonheur est dans les fleurs.

 

Repro CP - GARRIGUES FREDERIC

À Orpi Bourran, on a hâte de reprendre !

"Ne pas perdre la dynamique ".

En tant que sportif accompli, Thomas Lacombe sait de quoi il parle ! Après une ouverture pleine de promesses de son agence immobilière Orpi à Bourran, en novembre dernier, le Ruthénois s’échine aujourd’hui à voir le positif dans le coup d’arrêt actuel en raison de la crise sanitaire.

"Je me dis souvent qu’on a la chance de bénéficier d’aides de l’État et que nous ne sommes pas en train de sauver des vies, souligne-t-il. Même si nous allons traîner les pertes endurées durant plusieurs années, notre activité reprendra. J’en suis sûr ".

Et la reprise pour la "Team Orpi", c’est ce lundi ! Et après de nombreuses réunions en visioconférence et plusieurs formations pour tous durant la durée du confinement, toute l’équipe a hâte de retrouver le terrain. Et le fameux contact avec la clientèle, même si, restrictions sanitaires oblige, ce dernier ne sera pas comme avant : "Le port du masque sera obligatoire pour tout le monde, deux personnes maximum seront autorisées lors des visites et on privilégiera toutes les nouvelles technologies en notre possession pour éviter les contacts ", détaille Thomas Lacombe, ancien rugbyman et désormais traileur de l’extrême !

Quant à l’évolution du marché immobilier, après une telle crise, le "boss" se veut très prudent : "Personne ne peut vraiment le prédire. Le bon signe actuellement, c’est que les taux bancaires restent attrayants. Et que la plupart de nos clients n’ont pas abandonné leurs projets immobiliers… Puis, qui sait, après avoir vécu un confinement, plusieurs ménages voudront peut-être venir s’installer en Aveyron, au vert "...

 

Centre Presse - José A. Torres

À Coordonnable, la reprise se veut "optimiste"

Dans les rues piétonnes du centre-ville, il est une boutique qui n’a jamais arrêté de vivre durant ce confinement. On parle ici de l’institution Coordonnable et de sa "boss", Muriel Guiral. Depuis le premier jour du confinement et la fermeture de toutes les boutiques, impossible pour cette dernière de rester les bras croisés ! "J’étais tellement stressée au départ que j’allais tous les matins au magasin, je ne peux pas m’en passer", confie-t-elle, impatiente de retrouver Mélanie et Harold, ses deux employés placés en chômage partiel, et sa clientèle. Ce retour "à la normale" a d’ailleurs été préparé avec la plus grande rigueur, marque de fabrique de la boutique depuis plusieurs années. Ainsi, ce lundi les clients devront passer par la case gel hydroalcoolique avant de suivre un sens de circulation à l’intérieur du magasin. Tous les vêtements essayés seront ensuite isolés plusieurs heures, désinfectés également. La cabine d’essayage le sera également à chaque passage, tout comme le magasin entier deux fois par jour. Bref, Muriel Guiral n’a pas lésiné sur les moyens pour protéger ses employés ainsi que ses fidèles clients ! Des fidèles avec qui elle n’a jamais perdu le contact. En quelques jours, le magasin s’est lancé dans l’e-commerce pour combler toutes les envies. Cela a plutôt bien fonctionné. L’inquiétude aujourd’hui se porte surtout sur le stock de costumes si chics de la boutique… Car les mariages ont été reportés les uns après les autres. "C’est dommage car 2020 était une belle année, souffle Muriel. Pour des indépendants comme nous, le plus gros problème reste la gestion du stock !" Et si elle se veut de nature optimiste pour la suite, Muriel n’en oublie pas moins, à l’instar des autres indépendants, les répercussions d’une telle crise : "S’il y a un autre confinement, ce sera la catastrophe ! Je ne préfère même pas y penser. Car déjà, on va traîner les répercussions financières de cette crise durant plus d’un an et il ne faut pas se leurrer : on ne rattrapera jamais les pertes. Mais, on se doit d’être optimiste et de repartir de plus belle, surtout quand on voit les restaurateurs et cafetiers encore obligés de patienter…"

 

Reproduction Centre Presse - Reproduction Centre Presse

Garage : Fortier content de sortir des ralentissements

Dès l’annonce du confinement, Guillaume Fortier a fait le choix de ne pas fermer son garage de réparation et vente automobile, à Agen-d’Aveyron. " Parce qu’il y a toujours un service à rendre", souffle-t-il. "Que ce soit pour les taxis ambulance, les infirmières, etc." Il n’en demeure pas moins que l’activité a chuté aussi inexorablement que les bouchons à l’entrée des villes aux heures de pointe.

Néanmoins, il y a bien des batteries en rade ou des pneus à plat que seul un garagiste pouvait dépanner ou réparer. Des bricoles… "Et rien en carrosserie…" Pas de circulation, pas de tôles froissées ! "Ces deux mois n’ont vraiment rien eu à voir avec l’activité habituelle ", lance Guillaume Fortier.

Désireux de "jouer le jeu", comme il dit, il a néanmoins souhaité maintenir une activité, avec un peu de chômage partiel pour ses employés. " J’avais imaginé n’ouvrir qu’un jour sur deux, mais au final, je suis resté ouvert comme je le fais d’habitude ou presque".

Il en a d’ailleurs profité pour rattraper un peu de retard sur des travaux en "stand-by". Reste qu’il a aussi dû composer avec la difficulté à se procurer des pièces…

Mais depuis un peu plus d’une semaine, et l’annonce du début du déconfinement, le téléphone s’est remis à sonner de façon plus soutenue. Les automobilistes vont être à nouveau de sortie. L’agenda se remplit…

Reste qu’il ne sera plus question d’aller chez son garagiste comme vous en avez l’habitude. Plusieurs règles ont été mises en place comme laisser le véhicule avec les vitres ouvertes, ne pas aller au contact des mécaniciens, ne pas se retrouver à plusieurs dans la salle d’attente, etc.

Quoi qu’il en soit, Guillaume Fortier, avec son équipe, est prêt à repasser la vitesse supérieure. Et une chose est sûre, en restant ouvert toute la durée du confinement, le garagiste n’a pas perdu la main !

 

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nt Centre Presse - Guillaume Verdu

Le kiné Arnaud Ramplou a adapté son cabinet

La fin du confinement, Arnaud Ramplou l’a déjà un peu testée puisque son cabinet de kiné castonétois, qui réunit cinq praticiens, a l’autorisation d’accueillir des patients depuis deux semaines. "Par rapport à ce que l’on connaissait avant, notre activité s’est réduite d’environ un tiers", estime-t-il.

L’accueil des patients s’est adapté à la situation sanitaire. Cela passe par plusieurs fermetures, "deux de nos cinq cabines, les toilettes et la salle d’attente", liste-t-il, mais aussi la demande aux patients de quitter les chaussures et de porter un masque (qui peut être fourni sur place). "Nous avons aussi prévu deux nettoyages complets, au moment où les binômes de travail quittent les lieux, à midi et le soir", complète-t-il. En revanche, certaines habitudes sanitaires sont déjà ancrées depuis longtemps, comme l’usage "d’un dérouleur de papiers et de lingettes pour désinfecter" dans les cabines.

La pratique de la profession va tout de même être légèrement modifiée pour les kinés, qui vont effectuer plus d’interventions à domicile. "Nous ne recevons au cabinet plus que 5 à 10 patients par jour contre 25 en temps normal, précise-t-il. Nous effectuons aussi du télésoin, avec des recommandations et des exercices à faire à la maison, pour les personnes que l’on suit au long cours."

Mais pour le reste, pas question de changer les habitudes. "Les patients que l’on voit ont besoin que l’on s’occupe d’eux, prévient Arnaud Ramplou. On reste sur le toucher, sur l’humain." Il n’envisage pas de porter de gants pour les massages, ni d’arrêter ses séances de réparation maxillo-faciale, incompatibles avec le port du masque par les patients. "Dans ce cas-là, les visières que nous avons récupérées seront intéressantes", glisse-t-il.

 

Reproduction Centre Presse - Reproduction Centre Presse

L’institut Esprit beauté affiche complet "pour au moins les dix prochains jours"

Le grand jour est arrivé à l’Institut esprit beauté. Le cabinet d’esthéticiennes castonétois rouvre ses portes aujourd’hui, après avoir arrêté son activité pendant le confinement. "Je suis contente de reprendre, même si on ne pourra pas avoir les mêmes conditions qu’avant", prévient la gérante, Margaux Mouysset, qui s’occupe également de l’Institut atelier beauté, à Bozouls.

Ces derniers jours, elle s’est consacrée à adapter son activité et celle de ses deux salariées aux risques liés au Covid-19. "Les règles sont plus strictes. Nous faisons partie des commerces les plus exposés, car il n’est pas possible de garder un mètre de distance avec nos clientes", avance-t-elle. De nouvelles dispositions sont prises pour limiter les risques. "Nous serons équipées de masques, de visières et nous nous changerons en arrivant et en repartant, afin que les vêtements que l’on aura pendant les horaires de travail soient portés uniquement à l’institut", annonce Margaux Mouysset. Les clientes aussi seront mises à contribution, puisqu’il leur sera demandé de venir avec un masque, d’utiliser le gel hydroalcoolique à l’entrée et de s’équiper de surchaussures (fournies par l’institut) pour les soins courts. Dans les cabines, des draps jetables permettront de facilement nettoyer entre deux prestations. "Après chaque utilisation, le matériel comme les spatules, les pinces à épiler ou les limes à ongles, sera lavé à la javel et passé au stérilisateur", complète la gérante.

Malgré toutes ces précautions, les habitudes risquent d’évoluer. "Un aspect agréable de notre métier est de pouvoir discuter avec nos clientes, indique Margaux Mouysset. Mais là, elles comme nous prendront certainement plus de distance. Il faudra s’habituer à parler moins !" Pourtant, l’esthéticienne s’apprête à voir défiler du monde dans son institut, puisque de nombreuses réservations ont été prises, dans l’anticipation du déconfinement. "Nous sommes complets pour au moins les dix prochains jours !"

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