Benoît Decron : « C’est le bon moment pour découvrir les collections permanentes »

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  • Benoît Decron « très heureux » de rouvrir son musée.
    Benoît Decron « très heureux » de rouvrir son musée. Repro cpa
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Centre Presse Aveyron

Le musée Soulages rouvre ce jeudi 21mai à Rodez. Son directeur explique dans quelles conditions. Il plaide pour une gestion artistique plus raisonnée des musées.

Dans quel état d’esprit rouvrez-vous ?
Le musée Soulages est un des premiers grands musées de la région à rouvrir. J’en suis très heureux. Les gens n’ont pas beaucoup de perspectives culturelles. Il est important de répondre à cette attente pour montrer que la culture n’est pas une simple valeur d’ajustement. C’est de l’enrichissement, du plaisir, de l’évasion. Nous sommes avant tout un service public avec des agents très motivés. Et puis, il faut penser aussi aux recettes, même si notre budget prévisionnel a été raisonnablement revu à la baisse. Donc il fallait rouvrir le plus vite possible mais en prenant toutes les précautions.

C’est-à-dire ?
Il y aura bien sûr le gel hydroalcoolique à l’entrée et puis on recommande le port du masque. Si les gens n’en ont pas, on le fournira. Dans les salles, ils devront respecter une distance de sécurité. Les agents y veilleront. Les visites guidées avec micro seront limitées à huit personnes accompagnées d’un guide. La capacité d’entrée est fixée à 100 personnes par heure.
Mais je ne suis pas du tout certain d’atteindre ce chiffre. On ne sait pas quelle sera l’affluence. On enregistre en moyenne 150 000 visiteurs par an, dont les deux tiers entre juin et octobre. Si on fait 70 000 ou 80 000 entrées cette année, ce sera bien.

Le périmètre des 100 km  va limiter le rayonnement.
Dans un premier temps, le public sera local avec des conditions idéales pour profiter tranquillement des espaces. C’est le moment de découvrir le musée Soulages ! Des Aveyronnais ne le connaissent pas encore. Et si parmi les visiteurs, on trouve quelques Toulousains ou Montpelliérains, on ne les dénoncera pas ! On va d’ailleurs lancer une campagne de communication sur l’Occitanie pour cet été. On va privilégier la qualité sur la quantité. Les musées étaient un peu trop dans le box-office.

Il y avait de la surenchère ?
Oui, nous étions un peu trop obnubilés par les chiffres, la création de blockbuster. Mais un musée, c’est aussi un service public, un endroit où l’on peut se détendre, réfléchir, sans la pression de la foule. Il faut réinstaller de la simplicité et un esprit de partage. Et arrêter une forme de compétition entre musées.

Cette nouvelle période y est propice ?
Bien sûr. Toutes les expositions d’été ont été décalées. Chez nous, c’était Fernand Léger. Il était impossible de réunir des œuvres qui venaient d’Espagne, de Suisse, d’Allemagne. La rétrospective est reportée dans un an. Mais ce n’est pas grave. C’est le bon moment pour découvrir les collections permanentes au musée Soulages ou dans les deux autres musées de Rodez, Fenaille et Denys-Puech, également ouverts, mais aussi au musée Fabre à Montpellier ou aux Abattoirs à Toulouse.

L’exposition temporaire est prolongée ?
Nous prolongeons jusqu’au 31 octobre Femmes années 50 qui montre l’importance des artistes abstraites dans le Paris des années 50 avec des signatures majeures comme Joan mitchell ou Sonia Delaunay, et des artistes moins connues. Cette exposition va bénéficier d’une seconde vie. En septembre, elle sera accompagnée par un petit festival avec des projections de films et un spectacle de Catherine Loeb. Nous gardons aussi les prêts du Louvre pour le centenaire de Soulages, dont la statue du Prince de Gudea. En fin d’année, nous maintenons l’exposition Gilles Barbier et créons un parcours Philippe Geluck. Il faut réinsuffler petit à petit de la vie dans les musées.
 

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