Réouverture : les cafetiers "dans le flou le plus total"
Alors que le gouvernement a ouvert la porte à une réouverture des cafés et restaurants le 2 juin, sur les terrasses du département on craint les futures conditions imposées…
Depuis plusieurs jours, la toute jeune place de la mairie reprend vie à Bozouls. Les visiteurs y viennent de nouveau apprécier le vertige d’une vue panoramique sur le canyon, plus communément appelé "le trou" dans le coin… Mais, impossible encore de profiter de l’instant avec un petit rafraîchissement sur une terrasse. Jérôme Doutre, le patron du bien nommé café de la terrasse, s’impatiente d’ailleurs. Voilà deux mois désormais qu’il attend de sortir ses chaises et ses tables. L’an passé, à pareille époque, les cent places de sa terrasse, au plus près du gouffre, n’étaient que rarement vides. Cette année, crise du coronavirus oblige, il ronge son frein comme tous les cafetiers du département.
"Les gens ont envie de retrouver les terrasses"
Quand pourra-t-il rouvrir ? Le 2 juin certainement, comme l’a laissé penser le Premier ministre, Édouard Philippe. Mais, dans quelles conditions ? La question taraude, hante même, tous les cafetiers de France.
"Nous sommes toujours dans le flou le plus total. Les conditions de réouverture, c’est la plus grande inquiétude car nous avons déjà souffert et perdu beaucoup d’argent dans la crise. Alors, si on doit de nouveau investir des milliers d’euros pour faire respecter les mesures, cela sera très compliqué…", souffle Jérôme.
En attendant, il proposera des boissons à emporter en ce week-end de l’Ascension, comme il le fait avec les repas depuis plusieurs semaines. Histoire de combler le vide.
"On est prêt à rouvrir mais pas avec 1 000 protocoles !"
À une vingtaine de kilomètres de là, à Rodez, les associés du "Grand Café", Paul Gense et Benjamin Bergès, trépignent également d’impatience.
Sur la flambant neuve place de la Cité, les parasols façon brasserie parisienne ont été installés, ne reste plus qu’à accueillir les premiers clients… "Vivement qu’on puisse en profiter !", sourit d’ailleurs cet habitué, désireux de renouer avec le rituel du "petit noir" les jours de marché.
Mais ici aussi, on s’interroge sur les conditions de la réouverture. "On est prêt, on a envie mais si on nous impose 1 000 protocoles, autant rester fermer !", craint d’ailleurs le duo, davantage confiant sur la fréquentation à venir : "Je pense qu’il y aura du monde cet été, les gens ont envie de retrouver les terrasses".
En attendant, une première bonne nouvelle est arrivée de la mairie : les cafetiers ruthénois seront exonérés de leurs droits de terrasses (environ 15 € le mètre carré par an) pour la saison à venir… Quant à savoir s’ils pourront davantage s’étendre qu’à l’accoutumée, comme dans d’autres villes, nombreux l’espèrent.
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