Campuac. Coronavirus : un max de masques

Un max de masques ! Trois cents. Peut-être même davantage. C’est le nombre de masques conçus à La Caze de Campuac pour être offerts à des soignants, des enseignants, des gendarmes, des proches, des lointains, des amis. Cette prouesse est l’œuvre de Michèle qui a cousu des tissus aux imprimés variés, unis ou bigarrés, fruités ou épicés, asymétriques ou géométriques. Le 20 mai 2020 à 20 heures, certains modèles sont devenus des petits drapeaux symboles de créativité et d’humanité. Épinglés à des fils tendus sur un mat, ils bourgeonnent dans le ciel du printemps au-dessus des habitants venus fêter le déconfinement. Car ici, le rituel des applaudissements trouve son prolongement dans des moments de rencontres et d’échanges entre voisins. On y partage ses expériences du quotidien, ses souvenirs, ses espoirs et ses craintes du lendemain. On refait le monde, on se refait un moral. Au cœur de cette période globale et virale, chacun retrouve le sens du local et du vital. Comme le proclamait le Candide de Voltaire "il faut cultiver notre jardin". Dans ce petit bout d’Aveyron, la terre est fertile en fraternité. Ses fruits se partagent à volonté. Avec amour et toujours avec humour. Sous les masques, il y a parfois des soupirs mais aussi des sourires. Ils traversent les tissus sanitaires pour tendre un fil solidaire auquel chacun peut s’accrocher. Ce rêve s’est coloré sous les pinceaux d’Aurélie. Artiste aux talents multiples, elle a peint une ardoise de lauze exposée sur le bord de la route. Celle qui relie le hameau aux amis. Sa poésie nous donne à espérer que cet étrange printemps 2020 ne sera pas vain.