Covid-19 : le masque grand public en tissu pourrait limiter les risques de propagation

  • Des chercheurs de l'université McMaster et de l'hôpital St. Joseph (Canada) expliquent que les connaissances dont nous disposons actuellement sont suffisantes pour recommander le port du masque en tissu.
    Des chercheurs de l'université McMaster et de l'hôpital St. Joseph (Canada) expliquent que les connaissances dont nous disposons actuellement sont suffisantes pour recommander le port du masque en tissu. adamkaz / IStock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les recommandations relatives à l'efficacité du port du masque pour se protéger ont beaucoup évolué. Qu'en est-il des masques "grand public" en tissu ? Des chercheurs canadiens publient une analyse basée sur l'approche de l'équation bénéfices/risques. 

Partout dans le monde, les autorités gouvernementales et institutions recommandent de plus en plus l'usage du masque en tissu dit "grand public" pour limiter les risques de propagation de la Covid-19. Dans une récente publication, des chercheurs de l'université McMaster et de l'hôpital St. Joseph (Canada) expliquent que les connaissances dont nous disposons actuellement sont suffisantes pour valider cette recommandation.

"Le tissu n'arrête pas les particules virales isolées. Toutefois, la plupart des virus sont transmis par des particules plus grosses dans les sécrétions, qu'il s'agisse d'aérosols ou de gouttelettes générées directement par le fait de parler, de manger, de tousser et d'éternuer (...) Toute particule chargée de virus retenue dans un masque ne peut pas être suspendue dans l'air sous forme d'aérosol ou tomber sur une surface pour être ensuite ramassée au toucher", développent les auteurs du papier. 

Supervisée par la chercheuse Catherine M.Clase, leur analyse a été publiée le 22 mai dans la revue Annals of Internal Medicine. Pour étayer leurs propos, les auteurs de la publication citent plusieurs tests antérieurs sur des masques en tissu, notamment un essai contrôlé randomisé réalisé en 2015 et paru dans BMJ Open visant à comparer des masques en tissu à des masques médicaux.

Selon l'étude, le taux d'infections aux maladies de type grippal chez les professionnels de santé portant des masques en tissu était de 2,3%, contre 0,7% pour les masques médicaux. Les résultats de cette étude ont toutefois fait l'objet d'une nouvelle publication, à la lumière des événements récents liés à l'apparition de la Covid-19. 

"Cet essai a été mal interprété comme montrant que les masques en tissu augmentent le risque de maladie de type grippal, mais il ne fournit en fait aucune preuve de l'efficacité ou des effets néfastes du port de masques en tissu par rapport au non-port de masques en tissu, car il ne disposait d'aucun groupe de comparaison sans masque. En outre, l'efficacité de filtration des masques en tissu utilisés dans cette étude était de 3%", note l'équipe de Catherine M.Clase. 

Les chercheurs canadiens attirent donc l'attention sur l'efficacité des masques en tissu, non pas en les comparant aux masques chirurgicaux ou FFP, mais plutôt à l'absence totale du port de masque.

Avant de conclure : "Aucune preuve directe n'indique que le port d'un masque en tissu protège le porteur ou d'autres personnes. Mais étant donné la gravité de cette pandémie et la difficulté de la contrôler, nous suggérons que le bénéfice éventuel d'une modeste réduction de la transmission l'emporte probablement sur la possibilité de dommages".

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