Arvieu. La grotte, mémorial de la guerre 39-45
Mais pourquoi une réplique de la grotte de Lourdes à Arvieu ? Arvieu était encore en deuil de 76 de ses enfants morts pour la France pendant la Grande Guerre quand, 20 ans plus tard, d’autres partirent au combat. Au retour des nombreux soldats et prisonniers, six jeunes Arvieunois dans la force de l’âge ont été attendus désespérément par leurs parents, épouses, enfants, amis… mais en vain, leurs noms restent à jamais gravés sur la plaque du monument aux morts. Si la débâcle a fait deux innocentes victimes à Saint-Martin-des-Faux en juin 1944, la commune n’a pas vécu de carnage. Le 15 août suivant, l’évêque de Rodez promit que si le Rouergue était épargné, il conduirait ses diocésains en pèlerinage à Paray-le-Monial dont les valeurs de l’amour inconditionnel, de l’amitié et de la miséricorde font la force du sanctuaire. Le curé d’Arvieu, M. Lacan ajouta à ce vœu celui d’élever un monument de reconnaissance à la vierge. Il trouva rapidement la somme et les bras volontaires pour l’exécution des travaux qui commencèrent en février 1946 par un groupe de prisonniers et anciens soldats rentrés sains et saufs. L’inauguration solennelle de la grotte située idéalement près l’église et du monument au mort, eut lieu le 18 mai 1947. On peut lire sur la plaque fixée sous la niche de la vierge : "Merci à Notre Dame de Lourdes - Ô Mère, Veille toujours sur nos malades et nos soldats". En septembre 1948, fut organisé à Lourdes le premier Pèlerinage national militaire avec la participation de 180 blessés et malades venant de l’hôpital du Val-de-Grâce, de l’Institution des Invalides et des hôpitaux militaires du Sud-Ouest, leurs camarades bien portants à leurs côtés et une délégation arvieunoise. En souvenir de ce pèlerinage dont l’esprit est la fraternité, le rassemblement et la paix, une seconde plaque prit place à la grotte d’Arvieu. Cette dernière n’est plus visitée massivement par les processions de jadis, mais elle fait partie du patrimoine culturel pour les uns, religieux pour les autres, et c’est pour tous un mémorial de la Seconde guerre mondiale.
L’endroit est bien entretenu, fleuri, égayé de guirlandes lumineuses en période de Noël, et en ce mois de mai, dès la sortie du confinement du Covid-19, les grilles ont été repeintes à l’initiative de bénévoles à peine quelques jours après l’anniversaire de l’armistice.
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