Salles-la-Source. Débarquement du 6 juin 44 : à Solsac, Albert Lefèvre se souvient

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  • Albert Lefèvre visionnant le projet de film "Une survie ordinaire" sur ses souvenirs du débarquement. Il présente le livret retraçant ces jours qui ont marqué sa vie.
    Albert Lefèvre visionnant le projet de film "Une survie ordinaire" sur ses souvenirs du débarquement. Il présente le livret retraçant ces jours qui ont marqué sa vie.
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CORRESPONDANT

Albert Lefèvre, habitant de Solsac, commune de Salles-la-Source, avait 16 ans le 6 juin 1944. Il était au pensionnat du petit Séminaire de Caen quand le débarquement a eu lieu. Il se souvient parfaitement de ces événements qui ont marqué sa vie de grand adolescent.

Il a aujourd’hui 92 ans et a accepté avec plaisir de répondre à quelques questions :

Quels souvenirs avez-vous du temps sous l’occupation ?

La faim : une faim terrible, surtout le soir ; le froid en hiver car il n’y avait aucun chauffage et le manque d’hygiène qui se traduisait par la présence de poux, par exemple.

Et du 6 juin ?

Le matin au lever, nous avions ressenti des vibrations qui semblaient venir de la mer. Le surveillant nous a informés que les alliés faisaient une tentative de débarquement sur la côte. Nous devions quitter les lieux car les bâtiments étaient réquisitionnés par les Allemands. Nous étions en récréation du début d’après-midi, quand un grand bruit d’explosion nous fit comprendre que nous étions bombardés. Le nouveau refuge que nous avions rejoint se situait en plein centre de Caen, à proximité de la voie ferrée. Certains de mes camarades ont perdu la vie, d’autres furent blessés… Le soir nous avons passé la nuit dans la campagne sous abris. Nous avons été dispersés le 7 juin. Nous étions entourés de colonnes de chars d’assaut et sous un grand nombre d’avions, avec des explosions de bombes de tous côtés.

Albert est intarissable, ses souvenirs intacts jusque dans les moindres détails. Il a d’ailleurs écrit le récit de ces évènements dans un fascicule " 6 juin et jours suivants, débarquement des alliés en Normandie, expérience d’un adolescent", fort intéressant, d’une trentaine de pages qu’il peut prêter à toutes les personnes intéressées. Un film est même en cours de réalisation par son petit-fils Aslak Lefèvre : " Une survie ordinaire". Une diffusion sur la chaîne Arte est espérée.

Aujourd’hui Albert Lefèvre vit une paisible retraite en Aveyron, un retour aux sources pour son épouse, née à Solsac, entouré de ses 5 enfants, ses 15 petits-enfants et ses 7 arrières petits-enfants, après une vie professionnelle bien remplie dans le domaine de l’éducation spécialisée. Il fait partie de la soixantaine de survivants caennais, ayant vécu le débarquement, qui se retrouvent de temps à autre.

"Ces souvenirs sont ravivés par ce que nous venons de vivre avec le confinement et ses difficultés, même si elles n’ont pas du tout le même ordre de grandeur. Le respect de la vie et des autres est essentiel, et chacun doit y veiller…", conclut Albert qui se dit prêt à partager ses souvenirs.

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