Salles-Curan : Marlène et Mathieu mettent l’eau à la bouche "Aux Reflets du Lac"

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  • Devant le lac étendu de tout son long comme l’avenir, Marlène et Mathieu appareillent !
    Devant le lac étendu de tout son long comme l’avenir, Marlène et Mathieu appareillent ! JPB
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Jean-Paul Brun

Le couple a rongé son frein durant de longs mois. Depuis mardi, il est passé à table. Embarquement.

Il faut faire un crochet pour venir voir ces jeunes restaurateurs joliment drapés dans un sourire assorti au lieu. Car l’accueil est lumineux. Et l’endroit aussi. Il faut faire un crochet et quitter la route, forcément. Tout se mérite. Sinon quel intérêt !

On ne savoure rien qui ne soit mérité. Le meilleur se gagne toujours, s’obtient. Alors on fait le détour sans rechigner.

En ces temps malmenés, la tangente est le bon chemin. On y va. On bifurque. On arrive sur la plage, l’une des plages aveyronnaises la plus fréquentée, et pourtant la plus secrète.

La vue est superbe et le fond de l’air est avenant. Bien joué, les jeunes ! Cette mise en bouche est aguichante. D’emblée, on sent les professionnels.

Marlène Camboulives et son compagnon Mathieu Reylet nous accueillent sur le pas de la porte, un brin heureux. Après un premier été prometteur, les clients ont trouvé portes closes, cet hiver, alors que les "Reflets" devaient ouvrir à l’année, d’où l’étonnement des habitués.

D’abord pourquoi cette fermeture ? "Nous avons eu un problème de chauffage, déplore Marlène. Tout un côté est mal isolé. Nous l’ignorions. C’était notre premier hiver. Nous envisageons des travaux. Alors que nous défendons tous deux la chaleur du lieu, nous ne pouvions justifier ce froid auprès de nos visiteurs. On a donc dû fermer. Mais nous revoilà !"

Pas vraiment ! Car ils ont dû fermer à nouveau, deux mois et demi durant, à cause, cette fois, de ce satané virus qui s’attaquait à tout, aux gens, au monde, à l’avenir…

Mais qui n’a pas terni leur ardeur. Mardi 2 juin, comme dans beaucoup d’établissements, Marlène et Mathieu ont donc rouvert le livre de cuisine au séduisant chapitre des saveurs

État des lieux de l’établissement

À une brasse du Lac de Pareloup, l’établissement est donc joliment situé. Un lac qui flirte avec l’horizon et dont les ensoleillements parlent aux arbres en leur promettant des îles ! Une large terrasse, très échancrée, domine l’eau et ses transparences.

Au soir tombant, devant une planche de charcuterie et un bon verre de vin blanc, on y observe les lointains pendant qu’un enfant joue dans la paix de l’enfance.

Les instants y paressent à longueur de temps.

Mais on n’est pas pressé. Le temps a des reflets d’argent, comme la mer.

À l’intérieur, l’établissement est suffisamment grand pour autoriser, dans ses replis complices, même un soir d’affluence, un joli tête à tête. Mais il en faut si peu pour être seuls au monde. D’une capacité de 60 couverts en salle et 60 en terrasse, les capitaines de ce vaisseau ont du boulot.

Mais qu’est-ce qui pousse encore des jeunes à se lancer dans une telle aventure alors que les week-ends, les grands ponts, les soirs d’azur au coin du feu, le foot, les appellent eux aussi ? "Il faut la foi de la jeunesse", chantait Aznavour. Sûrement ! C’est sûrement elle, la foi.

Entreprendre est pourtant si hasardeux. Et ce monde a tant d’ornières. Après des études spécialisées en hôtellerie-restauration et différentes expériences, le couple a eu "les reflets" dans les yeux et s’est attelé à la barre, sans se soucier de la hauteur des vagues et de leur méchanceté. Comme ce virus très laid qui a déferlé soudain et dont il faut tenir compte pour exercer actuellement ce beau métier : "Nous sommes prêts. Nous avons retiré des banquettes, écarté les tables, réorganisé complètement la salle, annonce Marlène, confiante. Il faut rassurer les clients. Nous sommes là pour les servir et les protéger. Car nous les aimons. La surface de la terrasse a été doublée. La mairie de Salles-Curan, dont nous apprécions la réactivité, a mis à notre disposition la placette qui jouxte notre espace…" Alors, si le soleil veut bien être de la partie pour cette fête des mères, aujourd’hui, à la paix d’un plat s’ajoutera sûrement le sourire charmant d’une maman !

Pas de plat du lendemain

Seulement des plats du jour, de ces jours où il fait simplement bon vivre. Des plats évidents comme un soir ou un matin. Des plats amis, des plats frangins. Marlène et Mathieu se sont donné pour mission de travailler avec des produits frais et locaux et de proposer uniquement du fait maison. Mais comment s’approvisionner si loin de tout. "C’est parfois compliqué", reconnaît Mathieu qui ne souhaite pas s’épancher sur sa jolie flânerie au marché. Les producteurs sont du coin, de Flavin, de Vezins du Lévézou, de Villefranche-de-Panat, de Foissac…

La cuisine de Mathieu s’apprécie d’abord avec les yeux. Son foie gras autour de la betterave et du cassis, son demi-pigeon en crépine ou sa trilogie de poissons cuits à la plancha bénéficient, dans l’assiette, d’une mise en scène sobre, soignée, musicale… On y met volontiers du désordre d’un coup de fourchette plein d’allant. Et c’est bon ! Rien que ça. Tout ça ! Il n’y a pas d’autres expressions qui définissent aussi bien cette sensation du bien-manger que c’est bon ! Point ! Que rajouter d’autre ? Ce serait redondant. C’est bon et c’est peu de le dire !

Une petite ombre au tableau, un reproche aux belles allures de compliment, c’est souvent complet. Pour avoir été contraints de rebrousser chemin, l’appétit sous le bras et le ventre bougon, nous l’avons vérifié à nos dépens. Les produits frais sont souvent tyranniques. Quand il n’y en a plus, il n’y en a pas encore. Et l’on ne rajoute pas de l’eau à la sauce. C’est ainsi ! Il est donc indispensable de réserver.

Base nautique des Vernhes-Lac de Pareloup. En juin, ouvert tous les jours sauf le dimanche soir et le lundi. Dès juillet, ouvert tous les jours sauf le lundi. Formule du midi, hors week-end et jours fériés : 16 € (formule 2 plats : 13,50 €). Menu raison : 21,50 €. Menu passion : 28,50 €. Contact au 05 65 71 75 53.

Pratique


Base nautique des Vernhes-Lac de Pareloup. En juin, ouvert tous les jours sauf le dimanche soir et le lundi. Dès juillet, ouvert tous les jours sauf le lundi. Formule du midi, hors week-end et jours fériés : 16 € (formule 2 plats : 13,50 €). Menu raison : 21,50 €. Menu passion : 28,50 €. Contact au 05 65 71 75 53.
 

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