Marcillac-Vallon. Edith Bonnefous, une agricultrice "poétesse de l’instant"

  • Edith Bonnefous, des moments d’une vie ordinaire.
    Edith Bonnefous, des moments d’une vie ordinaire.
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CORRESPONDANT

Pendant plus de 20 ans, Edith Bonnefous a exercé le métier d’agricultrice près de Conques, tout en cultivant sa passion pour l’écriture poétique. Elle habite désormais à Marcillac et s’apprête à éditer un recueil de poésies avec l’aide de son cousin et ami François-Louis Vioulac. "J’ai commencé à écrire à 15 ans, au décès de mon père, un syndicaliste paysan engagé. Exprimer ainsi ma douleur était une forme de thérapie pour apaiser mon deuil". Au fil du temps la noirceur de sa plume a repris de la couleur, scellant sur le papier les bons moments de la vie, tous ces petits instants qui méritent d’esquiver l’indifférence ou l’oubli. "On reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va" … Edith se plaît à citer Jacques Prévert " un artiste populaire qui savait si bien jouer avec les mots" et qui lui a rendu la poésie accessible. "J’essaie humblement de capturer un peu ce bonheur, me rendre lucide sur ces moments extraordinaires que le tourbillon de la vie nous empêche de voir. Un événement qui me touche, une rencontre, un paysage … j’ai besoin d’écrire tout de suite les quelques mots qui viennent spontanément à mon esprit. Plus tard je relis, je griffonne, je tâtonne, je réécris". C’est alors que l’alchimie poétique fait son œuvre. Edith jongle avec les mots, leur sonorités, leur musicalité … Elle peaufine son ébauche jusqu’à retrouver sous sa plume l’impression et l’émotion qu’elle veut transmettre. "Mes plus grandes sources d’inspiration sont les tableaux d’Edward Hopper, un peintre qui plonge le spectateur en immersion totale dans ses toiles, en suggérant plutôt qu’en montrant. C’est tout à fait ce que j’essaie de faire dans mes poèmes". Dans ce sens, la poésie d’Edith est une vraie réussite. Sa plume nous offre un regard sobre et touchant sur des moments d’une vie ordinaire qu’elle parvient à sublimer sans fausse note, dans un style limpide et concis. Son dernier poème, "Covid et cours vides" témoigne de cette belle disposition à nous faire partager son ressenti dans une harmonie de mots qui chantent à notre oreille. Les lecteurs auront prochainement la chance d’apprécier ses poésies dans le recueil qui est en préparation et dont la préface sera rédigée par Jean-Philippe Savignoni, grand amoureux du verbe et de la culture locale. Les illustrations seront réalisées par les trois filles d’Edith ainsi que par des associations d’artistes comme "Ozarts-Citoyens" de Rodez.

Le plus angoissant est le soir à l’heure de la sortie des écoles… Les rues sont grandes, le silence me bouscule. Le ciel s’assombrit, menaçant, comme ces minutes avant l’orage. Les vitrines sont nues et les rideaux de métal tirés. Les corbeaux ont l’air de croasser plus que d’habitude... Alors je prie, je pense et je supplie... Puis je souris aux enfants, rebelle au néant.

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