Covid-19 : l’inconnue climatique

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    Covid-19 : l’inconnue climatique
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Destination Santé

" L'épidémie de Covid-19 s'arrêtera avec l'été et les températures élevées, comme la grippe. " Voilà ce que l'on a pu lire ou entendre dès les premières semaines de mars, alors que le virus se répandait en Europe. Plusieurs études sur un éventuel lien entre climat et virus ont depuis été menées. Les résultats restent parcellaires.

Comment se comportera le SARS-CoV-2, né en plein hiver, lorsque les températures grimperont ? Sera-t-il toujours présent et virulent ? Va-t-il disparaître pour réapparaître à l’automne ? Le Covid-19 deviendra-t-il une maladie saisonnière, comme la grippe ? Voilà les multiples sujets sur lesquels travaillent des équipes du monde entier depuis le début de l’épidémie.

Exemple avec cette étude australienne, menée dans les premières semaines de l’épidémie par le Pr Michael Ward, épidémiologiste à l’école des sciences vétérinaires de l’Université de Sydney. Avec son équipe, il a utilisé les codes postaux de 749 personnes atteintes du Covid-19 pour étudier les données météo correspondant à leurs lieux de vie, de janvier à mars 2020 : précipitations, températures et humidité. Résultat : une baisse du taux d’humidité de 1% est associée à une augmentation des cas de 6%. Rappel important : en Australie, où l’étude a été menée, l’été se termine en février et l’automne débute en mars.

Hiver à risque en Australie

Pourquoi le taux d’humidité est-il un facteur qui compte ? " Quand l’humidité est basse, l’air est plus sec et cela rend les aérosols plus petits ", explique le Pr Ward. " Lorsque vous éternuez et que vous toussez, ces petits aérosols infectieux peuvent rester en suspension dans l’air plus longtemps. Lorsque l’air est humide et que les aérosols sont plus gros et plus lourds, ils tombent et frappent les surfaces plus rapidement ".

La vigilance est donc de mise en Australie, jusque-là relativement " épargnée " par le virus avec environ 7 000 cas et une centaine de décès : l’hiver, qui démarre en ce mois de juin, est d’autant plus à risque que l’air est sec. De là à ce que le Covid-19 devienne une maladie saisonnière, comme le redoute le Pr Ward ? Il est encore beaucoup trop tôt pour le dire, mais le chercheur met les Européens en garde : " dans l’hémisphère nord, dans les zones à faible humidité ou pendant les périodes de baisse de l’humidité, il peut y avoir un risque, même pendant les mois d’été. La vigilance doit donc être maintenue ".

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