#Ensemble / Le groupe Vinci en mode relance

Directeur de la maîtrise d’ouvrage de l’ASF Ouest, de Narbonne à la façade Atlantique (soit 50 % des 2 737 kilomètres d’autoroute), Xavier Richer de Forges (49 ans), évoque avec nous la manière dont une grande entreprise comme Vinci a traversé la crise sanitaire et quelles perspectives s’avancent notamment sur le secteur de l’A61 entre Narbonne et Toulouse.

Comment Vinci a-t-il géré l’annonce du confinement…

C’était donc le 17 mars. 74 chantiers ont été mis en sommeil sur mon secteur puisque les entreprises n’étaient plus en capacité de travailler. Toute la chaîne économique s’est grippée d’un coup, d’un seul car les règles sanitaires n’ont pas immédiatement été définies. Il a fallu attendre début avril qu’un guide protocolaire soit édité concernant les Travaux publics et le Bâtiment, pour que nous puissions envisager la reprise. Le premier chantier à rouvrir aura été celui de l’A62 entre Toulouse et Montauban le 22 avril. Il a fallu que nous nous adaptions. Pas toujours facile de respecter les gestes barrières dans nos métiers. Pas tant sur les chantiers, mais surtout dans les déplacements où maximum deux ouvriers doivent être dans un camion au lieu de quatre ou cinq avant, les salles de réunion, les vestiaires, les réfectoires…

A l’arrivée, vos chantiers ont pris six semaines de retard…

En caricaturant, on peut dire ça. Aujourd’hui, nous avons 112 chantiers en route, vous voyez bien plus qu’avant le confinement. Mais il n’est pas sûr que nous ne tenions pas finalement les délais dans certains cas. Un exemple, le tronçon de renforcement de la chaussée Béziers-Narbonne va être terminé dans les temps car les ouvriers ont pu travailler de jour au lieu de la nuit précédemment.

Et concernant les travaux de l’A61, entre Narbonne et Toulouse…

Sur les 100 kilomètres qui séparent ces deux villes, nous élargissons à une troisième voie sur 35 km 20 km du côté de Lézignan et 15 km plus proche de Toulouse. Le but est de décongestionner le secteur, notamment en période estivale (60 000 véhicules/jour contre 45 000 le restant de l’année). Et puis nous en profitons pour développer nos actions en faveur de l’environnement (eau) et la biodiversité (éco pont pour les animaux). La fin des travaux est programmée fin 2022. C’est un chantier coûteux, 200 millions d’euros financés 100 % par Vinci, très long, fait sous circulation. Nous l’avançons par petit bout : 6 kilomètres dans un sens, 6 dans l’autre. Nous pianotons pour permettre un bon niveau de service.