Rodez : Serge Julien, "Le premier tour a montré le souhait d’un changement"

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  • Serge Julien, crédité de 20,20 % le 15 mars dernier.
    Serge Julien, crédité de 20,20 % le 15 mars dernier. Jean-Louis Bories
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Propos recueillis par Mathieu Roualdés

Représentant de la droite, Serge Julien, à la tête d’une liste rajeunie, est arrivé en troisième position lors du premier tour, avec 20,20 % des suffrages. Pourra-t-il redresser la barre d’ici le 28 juin ? Entretien.

Si l’on se fie au résultat du premier tour, la droite ruthénoise est reléguée aujourd’hui comme la troisième force politique de la ville. Cela vous inquiète-t-il avant le rendez-vous du 28 juin ?

L’enjeu de ce second tour sera avant tout la participation. Car on ne sait toujours pas pour qui auraient voté les 64 % des personnes qui ne se sont pas déplacées le 15 mars dernier. Et avec un taux d’abstention aussi important, les résultats du premier tour ont finalement une crédibilité toute relative…

Pensez-vous que cette abstention record a joué en votre défaveur ?

Une partie de notre électorat est restée à la maison le 15 mars dernier, c’est certain. Mais une élection, ce n’est pas le tiercé donc je ne me lancerai pas dans un quelconque pronostic. Sincèrement, on ne peut pas répondre à cette question.

Il vous reste donc quelques raisons d’espérer ?

Oui, car le premier tour n’a pas été un plébiscite pour le maire sortant. Une majorité des électeurs, 54 % exactement, ont exprimé le souhait d’un changement. Je pense que ce sera la même chose chez les abstentionnistes. Reste à savoir sur quelles listes s’éparpilleront ces voix…

Les nombreuses divisions au sein de la droite et le ralliement de certains de vos anciens camarades de route (Régine Taussat et Joseph Donore) à Christian Teyssèdre vous ont-ils joué un bien mauvais tour ?

Nous avons assisté à de nombreuses choses très curieuses durant cette élection, comme voir des gens qui changent de bord après avoir passé toute une vie dans une famille politique. Le problème, c’est surtout que le parti des Républicains en l’occurrence n’a pas réagi et a exclu ces personnes-là… Cela nous a été préjudiciable et a affaibli la droite.

Personnellement, vous avez fait le choix de vous présenter avec une liste rajeunie, avec de nombreux "nouveaux visages"… Cette élection n’est-elle pas finalement un "tour de chauffe" pour votre bord politique ?

Nous sommes en reconstruction et tout ne s’arrêtera pas au 28 juin. Il faut voir plus loin. Aujourd’hui, on a réussi à créer un noyau dur de personnes motivées, jeunes et cela prouve que notre bord politique a un avenir dans cette ville. En tout cas, notre positionnement a toujours été clair. Et je pense qu’on doit cela aux électeurs… En revanche, je ne sais vraiment pas comment l’équipe "arc-en-ciel" de Christian Teyssèdre va pouvoir fonctionner après le 28 juin…

Durant la campagne, vous avez à plusieurs reprises qualifié le maire sortant d’homme du passé… pourquoi cela ?

Pour moi, il est resté bloqué en 2008 et ses tracts de campagne prouvent cela : le maire ne cesse encore de se comparer avec l’équipe Censi. Mais surtout, je regrette qu’en douze ans, il ne se soit pas passé grand-chose et que peu de nouveaux projets soient sortis de terre. Le nouveau quartier Combarel, la place de la Cité, la place Foch, tout cela ce sont des projets de l’équipe Censi. Et on a mis plus de douze ans à les voir sortir de terre !

Un des grands projets néanmoins de la future mandature reste le parc des expositions porté par l’Agglomération. Vous avez récemment déclaré qu’il était nécessaire de revoir cette réalisation…

J’y suis toujours favorable mais on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé ces dernières semaines. La crise oblige désormais les élus à prévoir l’imprévisible. L’État a ouvert les robinets mais qui paiera l’addition à la fin ? Les collectivités locales seront impactées financièrement et je pense que nous devons revoir en profondeur tous les grands projets. Aujourd’hui, l’insouciance et le gaspillage de l’argent public n’ont plus leur place.

La crise a-t-elle modifié votre vision sur d’autres projets ?

J’ai voté récemment pour la rénovation du stade Paul-Lignon. Mais, cela fait également des années que je demande la fin des travaux de rénovation de l’Ehpad Saint-Cyrice où certaines chambres ne sont même plus aux normes. Je souhaite que les deux projets se réalisent mais si demain, nous sommes amenés à faire un choix, le mien se portera sans hésitation sur l’Ehpad. On doit se recentrer sur l’essentiel. Surtout à l’heure où plusieurs signaux sont alarmants pour le territoire : les derniers chiffres du chômage sont énormes, la Bosch a été la grande oubliée du plan de relance de l’automobile présenté par le gouvernement…

En tant que directeur d’Ehpad (à Saint-Côme-d’Olt, NDLR), la santé devrait être l’une de vos priorités pour la future mandature ?

Oui et je considère qu’aujourd’hui le maire a commis une faute grave en se désintéressant totalement de son rôle de président du conseil d’administration de l’hôpital. Sa voix a beaucoup manqué sur le sujet durant la crise et avant…

Vous aviez également fait de la sécurité et de la propreté votre cheval de bataille durant la campagne. Cela sera-t-il de nouveau le cas avant ce second tour ?

Totalement car c’est toujours d’actualité ! Très démagogiquement, on a vu des services de nettoyage de la ville très actifs avant le premier tour mais les problèmes ressurgissent aujourd’hui. C’est exactement pareil pour la sécurité. On doit arrêter de dire que tout va bien et faire la politique de l’autruche avec des chiffres présentant toujours Rodez comme champion de France. C’est une véritable problématique à Rodez aussi et la population n’a cessé de nous faire remonter des incivilités insupportables durant la campagne.

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