La médecine du travail épaule les entreprises pour repartir de l’avant

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  • Pierre Malgouyres, directeurdu Service de santé au travail de l’Aveyron.
    Pierre Malgouyres, directeurdu Service de santé au travail de l’Aveyron. Ph.H. - Reproduction Centre Presse
  • De nouvelles mesures ont été prises comme la pose de vitre plastique à l’accueil oùles personnes doiventse présenter avec un masque.
    De nouvelles mesures ont été prises comme la pose de vitre plastique à l’accueil oùles personnes doiventse présenter avec un masque. Ph.H.
Publié le
Philippe Henry

Depuis le début de l’épidémie, durant le confinement et aujourd’hui plus encore, le Service de santé au travail répond aux très nombreuses interrogations des salariés et des entreprises sur les protocoles de reprise.

Il y a plusieurs jours, la plupart des entreprises s’apprêtaient à reprendre une activité, l’état mettait en place un protocole strict pour encadrer le retour des salariés.

Ces nouvelles règles ont parfois soulevé des questions. Pour y répondre, les services de la médecine du travail ont été en première ligne durant les premiers jours du déconfinement et "elle le reste encore aujourd’hui", souligne Pierre Malgouyres, directeur du Service de santé au travail de l’Aveyron.

Si les locaux ont été fermés durant la période de confinement, l’équipe pluridisciplinaire qui n’assurait plus les traditionnelles visites médicales a été dédiée à la prise en charge des très nombreux appels téléphoniques et à la gestion des courriers électroniques (chiffres ci-contre).

Toujours pour informer au mieux les entreprises et leurs salariés sur cette nouvelle situation, un cycle de visioconférence a été mis en place autour de la transmission du virus, des gestes barrières à adopter, etc. Les inscriptions se font via le site internet du Service de santé au travail : www.sista12.com. "Des fiches de conseils, métier par métier, sont également disponibles sur notre site et permettent d’organiser la reprise du travail", précise le directeur.

"La prévention des risques fait pleinement parti de nos missions, explique Pierre Malgouyres. En réalité, nous n’avons jamais cessé de travailler. Certains ont été en télétravail, d’autres sont venus dans nos locaux assurer les permanences téléphoniques."

Téléconsultation

Mais le Service de santé au travail a également dû s’adapter en ce qui concerne les visites médicales qui ont repris avec la fin du confinement et la reprise d’activité.

"Et pour éviter un trop grand nombre de personnes dans nos locaux ainsi que les déplacements, nous avons développé la téléconsultation, ce qui n’était pas chose fréquente auparavant, poursuit le directeur. Bien sûr, cela impose certaines contraintes en particulier en ce qui concerne les règles de confidentialité. Le salarié doit être d’accord et il ne doit pas y avoir d’examens approfondis à réaliser. Le médecin se trouve dans pièce dédiée, où il est seul."

Alors que près de 200 personnes peuvent se rendre au Service de santé au travail de Rodez en temps normal, d’importantes mesures de protection ont été mises en place au sein de ces mêmes locaux.

"Toutes les personnes présentant des symptômes doivent le signaler lors de la prise de rendez-vous, prévient Pierre Malgouyres. Une salle dédiée à la réception d’un patient atteint par le Covid-19 a également aménagé, avec un protocole particulier."

"En cette période, notre mission habituelle de prévention des risques prend tout son sens", se félicite le directeur.

En chiffres

4 500 entreprises, soit 47 000 salariés, sont suivies par le Service de santé au travail basé à Rodez, soit les deux tiers du département. Une autre antenne basée à Millau couvre une partie du sud de l’Aveyron.
753 appels ont été pris en charge, dans la semaine du 11 au 15 mai.
3 974 mails ont été envoyés par le personnel du Service de santé au travail du 6 au 10 avril, pour répondre aux interrogations des entreprises.

Une aide psychologique pour les chefs d’entreprise

En lien avec la Direccte Occitanie, les vingt-deux Services de santé au travail de la région s’associent pour proposer une plateforme d’aide psychologique aux entrepreneurs en difficulté.
« Il existe également l’Apesa (aide psychologique pour les entrepreneurs en souffrance aiguë), une association en lien avec le tribunal de commerce, explique Pierre Malgouyres. Pour l’heure, en Aveyron, nous n’avons pas constaté une augmentation particulière dans ce domaine. Mais il faut s’y préparer, notamment dans les mois à venir, peut-être vers le dernier trimestre de 2020, si les difficultés se font croissantes. »

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