Permis de conduire : pas de bouchons prévus en Aveyron

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  • "C’est essentiel queles candidats arrivent très bien préparés", explique l’inspecteur Gilles Banuls.
    "C’est essentiel queles candidats arrivent très bien préparés", explique l’inspecteur Gilles Banuls. Centre Presse - José A. Torres
  • "L’activité a bien repris"pour Delphine Bonneviale,  gérante de Delf auto-école  à La Primaube.
    "L’activité a bien repris"pour Delphine Bonneviale, gérante de Delf auto-école à La Primaube. Centre Presse
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Xavier Buisson

Alors que les examens pour les permis moto et poids lourd ont repris depuis le 25 mai, ceux du permis auto ont été relancés au début du mois de juin en Aveyron. Dans des conditions particulières liées à la sécurité sanitaire des candidats, moniteurs et inspecteurs.

C’est bien connu, l’examen du permis de conduire n’est plus ce qu’il était. Surtout depuis l’arrivée de la Covid-19, qui impose aujourd’hui aux candidats de porter un masque durant l’épreuve, et un masque doublé d’une visière pour inspecteur et moniteur… Désormais il est aussi obligatoire de nettoyer l’habitacle du véhicule (et plus précisément les commandes touchées par le conducteur) et même de changer la housse du siège lors des examens. Ces mesures de désinfection sont appliquées par ailleurs dans les auto-écoles, entre le passage des candidats dans un même véhicule avec pour effet, dans un cas comme dans l’autre, une perte de temps notable.

"Du stress pour les candidats"

"La problématique est que le protocole de santé est long à mettre en place. C’était plus facile pour les motos ou les poids lourds, où les mesures de distanciation peuvent être appliquées", explique Gilles Banuls, inspecteur du permis de conduire syndiqué au Snica FO, le Syndicat national des inspecteurs, cadres et administratifs du permis de conduire et de la sécurité routière.

"Cela représente du stress pour les candidats, les conditions ne sont pas normales pour passer son permis de conduire. En termes de volumes de candidats, il n’y a pas de souci particulier sur l’Aveyron, et si ça devait coincer, nous avons la possibilité de faire des examens supplémentaires", détaille l’inspecteur.

Le seul aspect "positif" de la situation, si l’on peut dire, est que durant le confinement, personne n’a pu s’inscrire en auto-école et, de ce fait, grossir le contingent des candidats en attente.

Seule aux commandes de Delf’auto-école, à La Primaube, Delphine Bonneviale a repris son activité depuis le 11 mais, soit quelques semaines avant le retour des examens. "L’activité a bien repris, affirme-t-elle, nous accueillons de nouveaux clients, quasi exclusivement en conduite accompagnée. C’est un avantage car ils sont moins pressés."

D’un volume de 7 ou 8 candidats à présenter chaque mois à l’examen, la gérante est passée à 5 ou 6 aujourd’hui. Et après deux mois et demi sans pratiquer, beaucoup de ces aspirants conducteurs ont été contraints à reprendre quelques leçons. Cinq de ses élèves, prévus pour être présentés au mois de mars, passent d’ailleurs leurs permis en cette fin de semaine. "Tout est décalé, mais sur juin, cela se passe bien, analyse Delphine Bonneviale, qui a dû revoir son mode de fonctionnement en choisissant, dans un premier temps, de ne pas présenter des élèves âgés de 17 ans et demi, comme la loi l’autorise. Priorité, donc, à ceux en mesure de conduire dès le jour de l’obtention.

"Ce qui est important, c’est que les auto-écoles doivent présenter des élèves le mieux préparés possible", poursuit la gérante, confortée par l’inspecteur Gilles Banuls : "On n’a pas un stock de places énorme, c’est essentiel que les candidats arrivent très bien préparés le jour de l’examen."

Retour des stages de récupération de points

Les stages de récupération des points sur le permis de conduire et de sensibilisation à la sécurité routière concernent majoritairement des personnes désireuses de consolider leur permis. Depuis près de 15 ans, l’Adepec 12 en organise, ainsi que d’autres structures, au rythme moyen d’un chaque mois.

"Nous avons été confinés comme tout le monde, alors nous avons dû annuler les stages prévus en avril et en mai", explique le responsable Jean-Pierre Molinier.

Désormais, les candidats doivent chacun bénéficier d’un espace de 4 m2, ce qui a rendu impraticable la salle utilisée habituellement par l’association. Un nouveau lieu vient d’être trouvé (il recevra ses premiers clients dans les prochains jours), une bonne nouvelle pour l’Adepec 12, qui aurait été contrainte d’annuler d’autres stages si le nombre de candidats ne couvrait pas les frais inhérents à leur tenue.

"Nous privilégions les candidats d’avril et mai, ainsi que certains qui ont impérativement besoin de faire un stage, par exemple en cas d’annulation ou suspension du permis, ce qui implique des tests psychotechniques. Nous nous entendons avec nos concurrents pour gérer cela au mieux", reprend Jean-Pierre Molinier.

Les stages de sensibilisation peuvent être imposés aux jeunes conducteurs ou en cas de condamnation pénale, mais le gros des troupes est constitué de conducteurs désireux de consolider leur permis en récupérant quelques points.

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