Aveyron : un rendez-vous de plus en plus dur à décrocher chez les "ophtalmos"
À l’image du reste de l’Occitanie, les délais d’attente s’allongent. Ils sont de 150 jours en Aveyron et un seul des 15 cabinets d’ophtalmologistes encore existant accepte des nouveaux patients.
Soixante-trois jours : c’est le temps moyen d’attente relevé au niveau national pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologue. C’est le constat réalisé par la récente étude menée par le groupe "Le Guide santé" dont l’une des missions est de faciliter un accès aux soins pour tous.
À ce titre, le groupe vient de publier une carte de France interactive mettant en lumière " la situation alarmante " de l’accès aux soins en ophtalmologie. Car si la moyenne nationale fait état de 63 jours d’attente au niveau national, les délais d’attente sont en réalité très souvent supérieurs. Notamment en Occitanie, où dans certains départements comme l’Aude il faut patienter 265 jours pour obtenir un rendez-vous…
Et encore, quand c’est possible. Car la situation est devenue tellement tendue qu’il est parfois carrément impossible d’en décrocher un lorsqu’il s’agit d’une première consultation chez le praticien.
C’est le cas notamment en Lozère où les deux derniers ophtalmologues encore en activité dans le département ne prennent plus de nouveaux patients. Tant pis pour les Lozérois qui n’ont désormais pas d’autres choix que d’aller consulter dans l’un des départements voisins où c’est encore possible.
En Aveyron, par exemple, où le délai d’attente pour un premier rendez-vous est de 150 jours environ. Il ne faudra toutefois pas trop traîner car à moins que la situation ne s’inverse avec l’installation de nouveaux praticiens, il ne sera bientôt plus possible de caler un premier rendez-vous. Car sur les 15 cabinets d’ophtalmologie qui ont pignon sur rue en Aveyron, un seul accepte encore de nouveaux patients. Mais pour combien de temps encore ?
Une baisse non compensée
Constat tout aussi alarmant dans les Hautes-Pyrénées où aucun rendez-vous n’est possible dans les 15 cabinets d’ophtalmologie du département. Dans les départements voisins, les délais moyens d’attente avant un rendez-vous en ophtalmologie sont disparates : certains sont légèrement inférieurs à la moyenne nationale de 63 jours, d’autres départements ne permettent à des patients de consulter qu’après plus de 200 jours d’attente. Comme dans l’Aude cité plus haut ou en Ariège, où ce n’est guère mieux avec 235 jours d’attente en moyenne pour les deux seuls cabinets qui acceptent de nouveaux patients sur les sept du département.
Dans le Lot, il faut compter 226 jours en moyenne avant d’obtenir un rendez-vous, le département compte huit cabinets d’ophtalmologie dont deux qui acceptent de nouveaux patients. En Haute-Garonne, sur 149 cabinets d’ophtalmologie (dont 62 à Toulouse), seulement 29 acceptent de nouveaux patients (dont 15 sont à Toulouse) avec un délai moyen d’attente de 155 jours avant l’obtention d’un rendez-vous. Enfin, les Pyrénées-Orientales sont le département d’Occitanie le mieux loti puisqu’il affiche des chiffres légèrement plus rassurants avec "seulement" 60 jours d’attente pour 11 cabinets d’ophtalmologie qui acceptent de nouveaux patients sur les 69 du département. Un constat d’autant plus inquiétant que plus d’un Français sur trois présente des troubles de la vue et que le nombre d’ophtalmologues par région diminue.
DMLA et glaucome
Et cela ne devrait pas s’arranger avec une population française vieillissante et donc plus sujette à la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) qui est la première cause de malvoyance, en France, chez les personnes âgées de plus de 50 ans, avec un million de personnes atteintes. Sans oublier le glaucome qui constitue la première cause de cécité en France. Le nombre de patients atteints de glaucome est estimé à un million de personnes, dont 500 000 seulement sont dépistés et soignés. La moyenne nationale de 63 jours avant un rendez-vous ophtalmologique s’explique en partie par la baisse du nombre d’ophtalmologues en exercice ces dernières années.
Cette baisse n’est pas compensée par l’augmentation de l’activité individuelle des praticiens : ils travaillent déjà souvent plus de 50 heures par semaine et ont augmenté leur activité individuelle en moyenne de 30 % en dix ans. Ils détiennent d’ailleurs le record d’actes par praticien toutes spécialités soignantes confondues.
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?