#Ensemble - "Attention à la surenchère", prévient le commerçant de Rodez

  • Pour le Ruthénois David Caulet, les précautions sanitaires sont importantes "mais ne doivent pas faire fuir les clients".
    Pour le Ruthénois David Caulet, les précautions sanitaires sont importantes "mais ne doivent pas faire fuir les clients". Centre Presse
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Guillaume Verdu

COMMERCE DE PROXIMITE. La boutique de prêt-à-porter Côté homme, à Rodez, s’est adaptée à la crise sanitaire, mais sans vouloir tomber dans l’excès.

Masque obligatoire pour le personnel et nettoyage des mains régulier. Cette rengaine incontournable est devenue l’habitude des commerçants qui ont repris leur activité à la suite du confinement, pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. La boutique de prêt-à-porter Côté homme, dans le centre-ville de Rodez, n’y fait pas exception. "Nous avons reçu des recommandations de la fédération nationale de l’habillement", indique le gérant, David Caulet.

L’enseigne a ainsi adopté d’autres précautions, plus spécifiques à la profession. "Dans les cabines d’essayage, nous avons enlevé les coussins et les magazines", ajoute-t-il. Autre nouveauté : les vêtements essayés non achetés passent par la case machine à vapeur. "On nous a expliqué que le virus ne survit pas à la chaleur", rapporte David Caulet.

Vapeur et confinement pour les vêtements essayés non achetés

La vapeur permet de désinfecter le vêtement, qui fait ensuite l’objet d’un mini-confinement. "Après cette opération, nous attendons environ quatre heures et nous remettons l’habit en rayon."

Le contexte sanitaire pousse aussi à désinfecter les cabines d’essayage plusieurs fois par jour, ainsi qu’à laver un peu plus fréquemment la boutique. "Cependant, nous n’avons pas attendu le coronavirus pour faire le ménage tous les jours !, sourit le gérant. Ce que nous faisons en plus, c’est de passer un coup entre midi et deux, avec une attention particulière aux poignées de porte. Mais le magasin a toujours été propre. Et même nous, nous avions l’habitude de nous laver les mains. C’est préférable lorsque nous sommes amenés à manipuler des vêtements tout au long de la journée…"
À en croire le commerçant, ces nouvelles mesures n’ont pas engendré un surcroît de travail trop important. "Nous faisons cela quand nous avons un moment de libre, mais cela vient peut-être du fait que nous sommes relativement nombreux", dit-il. Ou aussi du fait que l’activité n’a pas encore pleinement repris (lire ci-contre).

Attentif aux conditions sanitaires, David Caulet ne veut pas pour autant verser dans l’excès. "Il ne faut pas tomber dans la surenchère, prévient-il. Au début, chez certains commerçants, on avait l’impression que c’était à celui qui allait en faire le plus."

"À Rodez, les clients ont du bon sens"

Le gérant reconnaît la nécessité de prendre des précautions sanitaires, mais estime qu’il faut veiller à ce qu’elles ne handicapent pas trop l’activité et que faire son shopping reste un plaisir. "Si on va trop loin, les clients n’entreront plus dans les boutiques, avance-t-il. Plus on met des protocoles en place, plus cela va devenir anxiogène."

Ainsi, David Caulet s’est refusé à imposer le port du masque pour les clients. "Mais on voit que certains le mettent, dit-il. D’ailleurs, la clientèle est assez respectueuse. À Rodez, les gens ont du bon sens. Quand ils voient qu’il y a du monde dans la boutique, ils restent dehors et reviennent plus tard. Nous ne sommes pas dans le cas des grandes métropoles, où on a vu des files de gens devant des magasins…"

Un retour en douceur

Un mois après la fin du confinement, la boutique Côté homme n’a pas encore retrouvé son activité habituelle. "C’est un peu mou pour la saison, regrette David Caulet. Les week-ends sont semblables à ce que l’on connaît habituellement, mais en semaine, nous avons nettement moins de passage." Le gérant de cette enseigne indépendante de prêt-à-porter a tout de même retrouvé ses clients habituels. "On sentait que certains souhaitaient nous faire plaisir, en revenant nous voir dès la fin du confinement", assure-t-il. Malgré les difficultés, le responsable de la boutique située en centre-ville de Rodez note toutefois un regain d’activité depuis le 2 juin et la réouverture des bars et des restaurants. "Cela nous a fait du bien, dit-il. On se rend compte que les gens s’attardent un peu plus en ville, flânent et entrent dans les commerces."

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