Aveyron : les soignants demandent une meilleure reconnaissance

  • Plus de 500 personnes se sont rassemblées devant l’hôpital de Rodez, hier, et environ 150 au giratoire de la Gineste.
    Plus de 500 personnes se sont rassemblées devant l’hôpital de Rodez, hier, et environ 150 au giratoire de la Gineste. Centre Presse - José A. Torres
  • Les soignants demandent une meilleure reconnaissance
    Les soignants demandent une meilleure reconnaissance Centre Presse - José A. Torres
Publié le , mis à jour
Guillaume Verdu

Fortement sollicités par l’épidémie de Covid-19, les professionnels de santé tirent le signal d’alarme sur leurs conditions de travail.

Des applaudissements, des cris et toutes autres sortes de chahut pour soutenir le personnel de l’hôpital : la bande-son ressemble à celle des balcons à 20 heures pendant le confinement. Sauf que cette fois, ce sont les soignants eux-mêmes qui ont fait du bruit.

Sur le parvis de l’hôpital de Rodez, ils ont répondu à l’appel national à manifester, hier après-midi. Avec d’autres professions du monde hospitalier ainsi que des usagers, ils ont été plus de 500 à se retrouver pour relayer le blues des blouses blanches. Alors qu’environ 150 personnels de santé du secteur privé ont occupé, dans le même temps, le rond-point de la Gineste, à Rodez, six autres rassemblements se sont tenus dans le département hier, notamment à Decazeville,Villefranche-de-Rouergue et Millau.

Une meilleure rémunération, mais pas seulement…

Avec un mot d’ordre partagé : une meilleure reconnaissance de leurs métiers. "Cela doit se traduire impérativement par une forte augmentation des salaires", avance Jacques Douziech, président de l’Union départementale CFE-CGC. Côté revendications, Marie-Noëlle Clot, secrétaire départementale CFDT santé sociaux, demande "une prime universelle et égalitaire pour l’ensemble des professionnels du secteur, la reconnaissance du Covid-19 comme maladie professionnelle et la rétribution ou la récupération des heures supplémentaires liées à l’épidémie". Francis Cunnac, délégué CGT à Sainte-Marie, espère pour sa part "300 € de plus sur les salaires" pour les personnels du privé, eux qui connaissent "depuis 20 ans une stagnation" des rémunérations, selon lui. "Il faut des salaires qui ne freinent pas les vocations et qui reconnaissent notre engagement et nos compétences, poursuit Alexandre Guillemot, délégué CGT à l’hôpital de Rodez. Aujourd’hui, nos métiers n’attirent plus, car il est difficile d’avoir une vie sociale avec des horaires qui changent tout le temps. Et nos salaires sont bas par rapport à nos sacrifices."

Mais le volet salarial n’est pas la seule revendication. "Nous demandons une amélioration des conditions de travail et de la qualité de prise en charge des patients, dans le public comme dans le privé", lance Isabelle Viargues, représentante de Force ouvrière à l’hôpital de Rodez. Pour elle, "le personnel a tout donné durant le confinement, en mettant de côté sa santé et sa vie personnelle" et "une deuxième vague (de l’épidémie de Covid-19) serait terrible".

Manque de matériel

"Il faut donner plus de moyens à l’hôpital pour nous protéger, mieux accueillir les patients et offrir des soins de qualité", insiste Alexandre Guillemot. Le représentant de la CGT rappelle que "lors des premières semaines de la crise du Covid-19, les personnels ont dû faire face à la pénurie de masques, de surblouses… Ce sont les entreprises locales et les citoyens qui nous ont fourni des protections." Il estime par ailleurs "qu’avec moins de fermetures de lits, il y aurait plus de place en réanimation. On a vu lors de la crise sanitaire que les choix politiques ont clairement des conséquences sur la vie des citoyens".

Et cette crise sanitaire a aussi souligné les difficultés d’un secteur qui tire le signal d’alarme depuis plusieurs années et espère désormais être entendu.

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