Musiques actuelles: pas de festivals, de la scène quand même

  • Catherine Ringer a livré un set tout en énergie, entourée de ses musiciens, dans le bois de Vincennes lors du Festival We Love Green
    Catherine Ringer a livré un set tout en énergie, entourée de ses musiciens, dans le bois de Vincennes lors du Festival We Love Green STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Relaxnews

(AFP) - Catherine Ringer dans un parc floral désert, des groupes de metal dans des studios vides, Anne Pacéo dans une église sans public: les festivals de musiques actuelles de juin, reportés à cause de la crise sanitaire, ont tout de même offert une scène aux artistes.

We Love Green, évènement francilien préoccupé par l'environnement, s'est donc réinventé du 3 au 7 juin, en digital et en vert. L'éternelle voix des Rita Mitsouko, en robe à imprimé marguerite, a livré un set tout en énergie, entourée de ses musiciens, dans le bois de Vincennes, tandis que Lous and the Yakuza ou Crystal Murray se sont produites dans un autre joli écrin de verdure.

Sans fans autour. Mais les contenus ont totalisé sept millions d'impressions durant cette petite semaine et 80.000 i-festivaliers se sont connectés plus de 20 secondes à la carte interactive du festival, soit autant que l'affluence habituelle pour ce dernier chiffre.

"Tout le monde n'en pouvait plus des concerts d'artistes filmés devant leur bibliothèque, raconte à l'AFP Marie Sabot, patronne de We Love Green. Pour le concert de Catherine, quand on a réfléchi au projet, tout était encore interdit. Puis tout s'est débloqué, le parc floral du bois de Vincennes a rouvert, on a eu les autorisations".

- "Acrobatique" -
"Mais la fenêtre de tir était infime, on travaillait à flux tendu, sans savoir si la météo serait au rendez-vous avec une équipe de 50 personnes au total sur le plateau, poursuit-elle. C'était acrobatique, mais on a eu un super-karma et Catherine était émue, elle retrouvait tous ses musiciens. Le propos était d'ailleurs de refaire travailler les équipes, techniciens, la boîte de production".

Devant le succès rencontré par cette "approche digitale complémentaire", comme le dit Marie Sabot, d'autres "sessions particulières" estampillées WLG, avec d'autres artistes, pourraient avoir lieu dans les prochains mois, même si "un modèle économique reste à inventer" pour ce type de projets.

Le festival du Hellfest, dédié à la scène metal, ne pouvait pas "non plus rester les bras croisés", comme le dit à l'AFP son boss Ben Barbaud. Ultra Vomit, Regarde les hommes tomber et Stinky, "trois groupes du coin" - le festival se tient en Loire-Atlantique - ont été conviés à venir faire du bruit dans les locaux de Hellfest Productions dans le cadre d'une édition digitale également relayée jusqu'à dimanche par Arte.

- "Conditions professionnelles" -
"Il n'y a pas d'interaction avec le public, ce qui est la base de notre métier, mais ils sont filmés dans des conditions professionnelles et c'est l'occasion de rappeler que la vingtaine des salariés permanents du festival est en chômage partiel actuellement", prolonge Ben Barbaud.

Même tonalité pour le jazz au festival de Maisons-Laffitte. La batteuse Anne Pacéo, comme d'autres artistes, a ainsi été invitée à se produire en live à l'ancienne église de Maisons-Laffitte, pour une édition numérique du festival qui dure jusqu'à dimanche.

Soit une main tendue "aux artistes, aux techniciens et à de nombreux professionnels de la filière", qui renouent ainsi "avec un engagement rémunéré dans une période où une grande partie de leur revenu est anéanti par la crise", expliquent les organisateurs.

Et pour les festivals de juillet? Les Francofolies veulent marquer le coup avec les "Francos dans l'air". Parmi les initiatives envisagées, le patron du festival Gérard Pont voudrait "un grand concert gratuit, avec 1.000 ou 1.500 spectateurs, dans des gradins permettant de respecter la distanciation sociale". "Il n'y aurait pas de scène, les artistes seraient en guitare-voix ou piano-voix, sur un tapis derrière leur micro, un peu dans une ambiance années 1970, un peu folk", espère-t-il encore auprès de l'AFP.

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