Rodez. Aubrac : huit élevages attaqués par les vautours
Suite à des attaques sur l’Aubrac, le comité de suivi des vautours est réactivé et la FDSEA réclame leur régulation.
Alors que les craintes liées au loup se dissipent finalement, le vautour semblerait prendre le relais sur les troupeaux en estive. Huit élevages ont subi des attaques de vautours la semaine dernière sur l’Aubrac, en particulier sur le secteur de Laguiole, amenant la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) à provoquer une réunion avec les différents organismes (État, Office français de la biodiversité, Ligue pour la protection des oiseaux, etc.) "On manque d’éléments alors que le phénomène est inquiétant. Cela ne touche pas seulement l’Aubrac mais aussi le causse et le Lévézou. Le problème survient lors de la mise bas, les veaux sont attaqués voire les vaches si elles restent couchées, en trois minutes il n’y a plus rien", raconte Thierry Agrinier, éleveur à la FDSEA, qui a lui-même constaté une attaque de vautours. Et d’avancer le chiffre de 10 % d’attaques de vautours sur des bêtes vivantes.
Pour cette raison, le syndicat agricole demande aux éleveurs de signaler les dommages et recenser toutes les attaques auprès de l’Office français de la biodiversité (OFB) pour recueillir plus d’éléments et demande qu’une régulation soit mise en place, à l’échelle du ministère, à l’instar de ce qui se pratique pour le loup. "Nous n’avons rien contre le vautour, il permet de nettoyer le territoire mais il y a une surpopulation qu’il faut réguler." Sur ce point, le nombre de 1100-1300 vautours est avancé et cinquante-sept placettes d’alimentation installées en Aveyron. Du côté de l’antenne de la Ligue pour la protection des oiseaux des Grands Causses, spécialisée sur les vautours dont il existe quatre espèces, on rappelle "que le vautour a des serres pour marcher et non tuer et des becs pour dépiécer et non tuer." Cela passe donc par une cohabitation à instaurer. A l’image de ce qui est prévu avec les sports pleine nature dans le Sud-Aveyron devant aboutir à une charte de bonne conduite. Il va de soi que la période de l’estive n’est pas propice à la tranquillité des troupeaux mais il faut raison gardée. "Je n’ai pas d’éléments sur ce sujet", tempère André Valadier, président du parc naturel régional de l’Aubrac.
En attendant, pour répondre aux inquiétudes des éleveurs, le comité de suivi du vautour, en sommeil, va être réactivé, piloté par le préfet de Lozère.
Contacté, l’office français de la biodiversité n’a pas souhaité répondre.
Que faire si vous rencontrez un vautour ?
La FDSEA rappelle le protocole suivant en cas d’attaques de vautours :
-Restez calme devant eux (même si ces animaux peuvent être impressionnants, vous ne courrez aucun danger face à des vautours).
- Faites partir les vautours en vous avançant vers eux, à pied ou en voiture. Des photographies ou des vidéos des oiseaux peuvent être utiles (âge des vautours, présence de bagues métalliques, couleur et codes des marques…).
- Ne déplacez pas et ne touchez pas le cadavre. Si la bête est encore en vie, la ramener à la ferme. Notez tous les éléments qui vous semblent importants.
- Recouvrez le cadavre d’une bâche, d’une couverture ou de branchages pour empêcher les vautours de le consommer. Si le cadavre est trop consommé par les vautours ou si vous le déplacez, des informations seront perdues, au détriment du diagnostic.
- Prévenez aussitôt l’Office français de la biodiversité (OFB) au 05 65 87 07 31.
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