Villefranche-de-Panat. Rencontre
Sur le bord du lac, il y avait du monde ce week-end. Mais, le soleil avait joué les rabatteurs. La vie s’étalait de toute sa langueur. Des jeunes, des aînés, des grappes de gens éparpillées ça et là, chacune et chacun dans son bien-être, au bon parfum famille-fraise. Bien approvisionnées, les glacières étaient de sortie.
On tirait de ces boîtes de secours de quoi résister jusqu’à l’instant d’après, et au moins jusqu’à l’apéro. Peu de bruits, des ballons, des boules, des rires en pleine voltige, en plein survol de l’actualité... Des éclaboussures d’instants et d’intimité.... L’eau était bonne. Venue d’Italie pour quelques semaines, résidant à Salles-Curan, la petite famille Fornasiero découvrait la plage de Granouillac. Léo Philippe, leur petit dernier, filait comme un feu follet. Même avant qu’il ne démarre, il convenait de le rattraper. Et c’était déjà souvent trop tard. Alma, sa sœur, âgée de 4 ans, non-voyante, avançait vers l’orée du lac en pesant bien ses pas. Elle déminait chaque pierre, chaque racine, chaque embûche, de près en près, de loin en loin, avec la méticulosité d’un horloger. Elle passait ainsi le sable au peigne fin jusqu’au fil de l’eau et, confiante, se dirigeait vers l’horizon immédiat. Lentement. Patiemment. Sûrement. La lenteur est la maîtrise du rythme, du temps...
Quelle que soit la vitesse à laquelle les images arrivent, elles arrivent... Il faut les faire arriver. Elles sont en route. Le soleil brille pour tout le monde, petite Alma. Tu peux le toucher du doigt, le soleil. Il est là ! Tu l’as ! Il est à toi. Prends-le, tu le mérites. Prends-le dans tes bras comme un ballon.
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