Aveyron : un scrutin pour en finir

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  • Repro CP - JLB
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Centre Presse Aveyron

Malgré quinze semaines entre les deux tours, et des contraintes sanitaires toujours présentes, le taux de participation s’apprécie à 52,10 % hier, soit seulement cinq points de moins qu’au premier tour.
 

Si l’anonymat du vote se lisait hier jusque sur les visages, masqués comme il se doit,  ce n’est quand même pas du bout des lèvres que se sont exprimés les quelque 50 700 électeurs inscrits dans les 32 communes concernées par ce second tour. Le taux de participation ne perd que cinq points par rapport au premier tour : 52,10 % contre 57,30 % le 15 mars. On pouvait s’attendre à pire encore avec ces scores historiquement bas pour des élections municipales, mais suscités par un contexte sanitaire inédit.
S’y est ajouté dans ce second tour un relatif manque d’intérêt des citoyens, freinés sur le chemin des urnes après quinze semaines durant lesquelles d’autres priorités se sont fait jour.
On pouvait penser qu’une telle épreuve de patience ne serait donc pas sans conséquence sur le vote, dans un contexte résolument déconnecté d’une véritable ambiance politique qui galvanise souvent les scrutins. Ce ne fut pas le cas partout.

 

 

Les enjeux ont mobilisé

Dans les faits, on remarquera toutefois que la mobilisation n’a pas faibli là où se portaient des enjeux forts, notamment dans ces trois villes de plus de mille habitants, où trois triangulaires impliquaient chacun le maire sortant : les Ruthénois se sont clairement exprimés pour Christian Teyssèdre, quand les Saint-Affricains ont été au rendez-vous pour Sébastien David et les Millavois ont donné sur le fil la victoire à Emmanuelle Gazel, chaque fois avec une participation propre à faire mentir les pronostics pessimistes.
À Rodez, Christian Teyssèdre garde haut la main sa ville avec 55,17 % des suffrages, alors qu’en 2014, toujours dans une triangulaire (avec déjà Rodez Citoyen et l’UMP), il l’emportait avec 48,5 % des votes et 64,45 % de participation. Progression d’autant plus remarquée hier que la participation s’est effondrée en 2020 : 35,95 % hier, identique aux 35,99 % du premier tour. Si l’électorat s’est déplacé avec prudence, c’est avant tout pour lui conserver son mandat…
Les fortunes n’ont pas été les mêmes pour les maires sortants des deux grandes villes du sud. Et les scores non plus : le socialiste Alain Fauconnier perd son fauteuil à Saint-Affrique pour 170 voix rendues au Républicain Sébastien David. Avec un taux de participation amplifié qui a bénéficié sûrement au challenger du maire sortant : 65,06 % des inscrits se sont exprimés contre 58,61 % au premier tour.
À Millau, le résultat s’est joué carrément dans un mouchoir : Emmanuelle Gazel (PS) ravit la mairie à Christophe Saint-Pierre (soutenu par Les Républicains) pour 46 voix. Un recours en annulation a été déposé par celui-ci. Là encore, la participation s’est avérée plus forte qu’au premier tour : 49,22 % contre 48,64 %. Une (re) mobilisation qui a peut-être desservi le maire sortant…

 

Aux urnes pour un ou deux candidats…

Ailleurs, dans les 28 communes de moins de mille habitants, inscrites à ce second tour, le taux de participation s’est décliné en dents de scie. Là encore, seuls des enjeux, humains et locaux, ont mobilisé l’électorat qui votait parfois pour un, voire deux ou trois candidats manquant à élire pour finaliser le conseil municipal. Ailleurs, c’est carrément la quasi-totalité du conseil qu’il a fallu élire, le premier tour n’y ayant pas suffi…
Les élections municipales 2020 sont désormais achevées, le seul sentiment qui prévaut désormais est qu’il était grand temps que l’on y parvienne.
 

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