Rodez. Christian Teyssèdre : "Il reste beaucoup à faire"

  • Au lendemain de son succès dans les urnes, Christian Teyssèdre a retrouvé son bureau au 4e étage de l’hôtel de Ville.
    Au lendemain de son succès dans les urnes, Christian Teyssèdre a retrouvé son bureau au 4e étage de l’hôtel de Ville. José A. Torres
Publié le
Propos recueillis par Mathieu Roualdés

A l’aube de son 3e mandat à la tête de la ville, Christian Teyssèdre regorge de projets et se dit heureux de travailler avec une équipe renouvelée. A 67 ans, il se confie également sur son avenir en politique. Entretien.

Je n’ai jamais été aussi motivé ", disiez-vous en décembre dernier, au début de la campagne. Est-ce encore plus le cas à l’aube de votre troisième mandat ?

Je le suis toujours autant car j’aime plus que tout Rodez et la chance d’être maire, c’est d’être un constructeur. Ce n’est pas le cas lorsqu’on est élu au conseil départemental ou régional, où on décide de politiques globales. Là, je vois la ville évoluer tous les jours.

Et j’ai envie d’aller encore plus loin, avec de nouvelles demandes de l’opinion dans le domaine environnemental et social. Puis, si mon deuxième mandat a été difficile avec beaucoup de défections dans mon camp dès le départ, je peux compter cette fois sur une équipe très motivée et soudée.J’ai hâte de travailler avec.

Ce n’est plus une liste politique comme on faisait avant en allant chercher des candidats dans le sérail du Parti Socialiste… C’est clairement la meilleure liste que j’ai depuis 20 ans.

N’est-elle pas également votre plus grand ennemi pour les six ans à venir car on y trouve de nombreuses sensibilités politiques, du PS aux Républicains en passant par La République En Marche ?

Non, parce que j’ai travaillé cette liste comme jamais. Et l’intitulé "Notre parti, c’est Rodez" collait parfaitement aux personnes avec moi.

Toutes vivent la ville au quotidien, viennent de quartiers très différents et sont très proches des habitants. Il n’y aura aucun clivage par rapport aux étiquettes de chacun. Je suis également heureux de compter plusieurs jeunes qui ont un bel avenir en politique…

Vous concernant, est-ce qu’à 67 ans, on se dit qu’un troisième mandat est le dernier ?

Non, non… Même si au fond de moi, je sais ce que je ferai en 2026, je ne le dirai pas encore.

En attendant, on vous prête déjà des envies d’ailleurs et notamment du côté de la Région…

En 2014, j’avais annoncé que je ne serais candidat à rien d’autre que la municipalité. J’ai tenu mes engagements. Désormais, je suis libre. Mais, les Régionales, ce n’est pas avant 2022 donc d’ici là, il peut se passer beaucoup de choses. Ce n’est pas encore d’actualité.

Avec votre succès, Rodez va être présenté comme un étendard pour LREM. Un remaniement se prépare, rêvez-vous toujours d’un poste de ministre ?

Je ne pense pas qu’on dira cela de Rodez et je n’ai jamais rêvé d’être ministre…

Une vague verte s’est emparée des grandes agglomérations lors de ce second tour. Vous pousse-t-elle a changé certaines priorités pour le mandat à venir ?

On n’a pas attendu aujourd’hui pour être actif sur la question environnementale. Il y a huit ans déjà, on a doublé la surface du jardin public et végétalisé toute l’avenue Victor-Hugo. Et comme je l’ai dit dans mon programme, on continuera dans ce sens tout au long de ce mandat. Après, quand j’entends le maire de Lyon qui souhaite "débétonner" toutes les cours d’école, je suis 100 % d’accord sauf qu’on l’avait déjà fait à Saint-Félix et les parents d’élèves ont été vent debout contre nous en disant que les enfants rentraient plein de terre et d’herbe à la maison le soir ! Alors, qu’est-ce qu’on fait dans ce genre de cas ?

La question écologique a souvent été au cœur de la dernière campagne, parfois houleuse. Qu’en retenez-vous ?

Comme je l’ai déjà dit, cette campagne a été d’un piètre niveau, rythmée par des accusations incessantes. Aucun sujet d’importance pour le développement de Rodez n’a été mis sur la table. On a longtemps parlé de la gratuité des transports en public mais ce n’est la véritable question à se poser.

Aujourd’hui, on doit revoir le réseau de bus dans sa globalité, en modifiant les fréquences, les horaires, les trajets dans certains quartiers… Pareil pour la question de la transition écologique. C’est bien beau de le dire mais on met quoi derrière concrètement ? On a été les seuls à avoir de véritables propositions et aujourd’hui, on va végétaliser de nombreuses rues, on va piétonniser le centre-ville, développer les circulations douces… Très rapidement d’ailleurs, on va lancer le projet de piste cyclable sur le tour de ville. Mais surtout, nous allons créer une liaison entre toutes ces pistes cyclables, du centre-ville jusqu’à Vabre, jusqu’à Combelles…

Malgré de récents chiffres encourageants, Rodez ne parvient pas véritablement à gagner des habitants ces dernières années. Cela vous inquiète-t-il et n’est-ce pas là la priorité pour l’avenir ?

Non, car je pense que Rodez a vocation à tourner autour de 25 000 habitants. Malgré cela, nous poursuivrons une politique d’habitat, avec notamment le projet de Bourran II. Mais, on a un problème avec le centre-ville où les difficultés sont nombreuses avec des logements vieillissants, sans garage, sans ascenseur… Mais, cette question de l’habitat, on doit la réfléchir en termes d’agglomération, pas de ville. Onet, Druelle, Sébazac, elles, peuvent s’agrandir. Et, qui sait, dans 100 ans peut-être, Onet aura plus d’habitants que Rodez… Mais cela sera bénéfique pour notre ville.

Quel sera le principal enjeu de ces prochaines années ?

Il reste beaucoup de choses à faire. Mais, outre la nouvelle demande environnementale, on se doit de poursuivre notre politique sur les équipements sociaux. On a besoin de cette nouvelle maison de santé en cœur de ville (place Adrien-Rozier, dans les locaux actuels de l’Agglomération, NDLR), d’une nouvelle maison de retraite car la population vieillit…

Qu’est-ce qui a changé entre le Christian Teyssèdre de 2008 et celui de 2020 ?

Je n’ai pas changé et je resterai moi-même tout au long du mandat. En revanche, l’image de Rodez a changé depuis 12 ans et notamment avec les travaux de l’avenue Victor-Hugo. C’est ce dont je suis le plus fier.

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Christian Teyssèdre est élu à la Ville depuis 19 années. Après une élection perdue en 2001 face à Marc Censi, il siège dans l’opposition avant de faire basculer Rodez à gauche en 2008 après 55 ans de règne de la droite. Ancien responsable syndical à EDF, il a également siégé au conseil départemental et était vice-président de la Région. Depuis 2013, il est également le président de l’Agglomération.
 

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Les commentaires (2)
gaston12 Il y a 3 années Le 02/07/2020 à 05:55

je suis parent d'élève a saint Félix quand on demande de mettre un carré de.pelouse ou de combler un carré de terre rouge qui pourrit bien les habits de nos gamins faut pas pousser et nous faire passer pour des antis écologie faut pas pousser......

ourson Il y a 3 années Le 02/07/2020 à 13:40

Si ça ne vous plait pas changez d'école, de ville . Les gens ne savent jamais ce qu'ils veulent, non, il veulent le beurre et l'argent du beurre!!!